Une traversée d’atlantique, ce n’est pas anodin, ou ça peut le devenir, mais pas la première fois. Ça nous -ça me- semblait un « gros truc » quand-même, et je dois dire qu’après avoir fait le passage Canaries-Cap-Vert cette traversée à venir me semblait un peu plus appréhendable, appréhensible, moins « le gros machin ». On se sait maintenant tout à fait capables de gérer notre énergie, nos rythmes, nos vivres, notre fatigue sur 6 jours, alors le faire pour 4 jours de plus c’est sans problème.
Du coup, certaines personnes nous posaient régulièrement la question « mais pourquoi prendre des équipiers, c’est juste des sources supplémentaires d’emmerdes » … mais je ne vous cache pas que ce sont des vieux loups de mer tannés et bien bourrus qui nous tenaient ce discours … de ceux qui naviguent seuls et par tous les temps, parce que « seul au moins, tu sais à quoi t’en tenir ». Et nous de leur répondre avec tous nos arguments tout aussi valables les uns que les autres, oui on peut le faire à deux, et on a aussi envie de faire l’expérience d’accueillir du monde inconnu à bord, on a envie de pouvoir aménager nos quarts de veille et de sommeil de manière plus douce, on a envie de pouvoir partager cette expérience, on a envie de pouvoir transmettre ce qu’on peut transmettre à des jeunes qui ont envie d’apprendre et de découvrir, on a envie de force vive sur le bateau pour manœuvrer les voiles dans le gros temps (passske moi j’ai pas des gros bras et s’il faut embraquer fort eh b’en le grain il sera déjà passé quand j’aurai fini d’amener la voile …) … bon et puis il faut dire que Marco et François, nos deux matelots rencontrés aux Canaries sont des chouxcommetout, et on n’a pas non plus envie de leur poser un lapin. On a mis du temps à les questionner, échanger, discutailler et faire leur connaissance, et même naviguer un peu pour Marco, ça nous a plutôt donné envie de poursuivre avec eux que de les abandonner là à Mindelo … Oh la vilaine … Eh bien notre intuition a été la bonne, on a bien fait de les embarquer ! Retour d’expérience très positif.
Donc Marco et François nous on rejoint pour le carnaval, ils ont emménagé dans leur super cabine arrière (plus grande que la tente dans laquelle ils ont campé à Lanzarote, alors ça va … et surtout ils feront leur quart l’un après l’autre, donc ils ne seront pas trop serrés) et ont préparé le bateau avec nous : l’avitaillement eau et boissons, le marché, bidonner le gazoil, frotter la coque qui avait bien verdi (elle est looooongue quand il s’agit de la nettoyer), bu des bières avec nous (et sans nous) pour rencontrer d’autres équipages, bref, on a profité de ces quelques jours pour vivre ensemble à bord près de la terre, avant de vivre ensemble en mer. Ça leur a permis de trouver leurs premières marques dans un environnement stable.
Et puis après quelques jours bien occupés, eh bien nous voilà partis … pour cette TDA.
3 petites lettres qui ne veulent rien dire, qui veulent tout dire. Traversée De l’Atlantique.
On est le 11 mars, on quitte Mindelo et on lève les voiles à 15h30 UT-1. Direction Fernando de Noronha, Brésil. 1320 miles nautiques estimés, entre 10 et 12 jours, mais là ça dépendra vraiment du PAN (Pot Au Noir). Tiens, encore un acronyme …
On est entre 16 et 22 kn, Nord Est, dans le chenal on prend quelques rafales, tout va bien. La mer semble assez sympa avec nous pour le moment. Hervé met son gilet de sauvetage sans qu’on le lui demande … il va neiger ! Il faut dire qu’il est le capitaine d’une équipe de 4 maintenant, et la sécurité est l’objectif n°1 !! Il se doit de montrer l’exemple, et les règles qu’on a définies ensemble sont claires : le port du gilet est fortement recommandé en tout temps, et obligatoire dans des conditions très particulières : 1) dès que le vent passe les 20 kn 2) dès que la nuit tombe jusqu’à ce que le soleil soit à nouveau bien levé, 3) et puis évidemment dès qu’on sort du cockpit aussi.
Marco et François sont ravis, guettent tout, attentifs, ils étaient impatients de partir ! A peine sortis du port ils voulaient déjà mettre les lignes à l’eau. A l’instant, j’entends François demander à Marco -avec un grand sourire dans la voix- s’il réalise qu’ils sont partis … et Marco de répondre « là, là, moi je suis heureux ! »
Après 2h30 de nav, on a pris notre cap pour un bon bout de temps, fait notre premier empannage, les vents sont assez stables pour le moment, mais il va falloir prendre un ris … d’où les options : prendre un ris de face (ce qui implique faire un 180° avec le bateau) ou simplement déborder la GV et passer à la trinquette (au lieu du génois). On opte pour la seconde. Prise de ris se fera finalement en fin de journée.
Moi j’ai bien sommeil, trop peu dormi les jours d’avant, alors je précipite le repas, un bon poulet curry et hop au lit. A 19h30 😊 … eh oui ! la vie en mer n’a rien à voir avec la vie à terre, et comme on assume nos quarts et bien on assume aussi nos heures de coucher tôt. Retour sur le pont à 23h30 pour un quart de 2 heures, puis redodo ¾ d’heure puis re-quart de 2h30 … Hervé a de la peine à dormir alors je me cale sur ses besoins de repos et je m’adapte. On poursuit notre rythme à nous, et les gars eux découvrent le rythme des quarts de 3h, dès 21h. Ils ont mis un bon moment à définir leur plan … coucher du soleil, lever de lune, nuit d’étoiles, lever de soleil, pêche matinale… ils veulent tout faire.
Publications journalières en cours de route, en italique
TransAt CV-Brésil : Départ
Mon Mar 11 2019
C’est parti !
Nous voilà naviguant entre San Vincente et Santo Antao, 3 mecs et une nana à bord, les coffres pleins, les cannes à l’eau, les sourires accrochés aux oreilles.
La mer est belle, le vent nous porte avec ses 18 nœuds à une vitesse de croisière très agréable, le soleil est encore de la partie pour un petit moment. DTD : 1310 Nm, TTD : entre 350 et 580 heures … SOG : 6.9 kn. Pour l’instant on cape à l’ouest, et on va bientôt descendre plein sud. On guette les poissons volants et les dauphins, on n’a pas encore de coup de pompe malgré nos petites heures de cette nuit, on se réjouit de ce qui est à venir, et on vous embrasse !!
Vous êtes toutes et tous embarqué avec nous dans nos cœurs !
Bisous bisous
Hervé & Melanie, Marco, François
Je me réveille alléchée par l’odeur du pain grillé, malgré seulement mes 3 petites heures de repos, et remonte retrouver les gars sur le pont. Trois mecs souriants, heureux d’être là. Les quarts se sont bien passés, entre silences et découvertes les uns des autres par des discussions qui parlent de tout sauf de la pluie et du beau temps.
En ce moment, 11h20, le soleil brille dans un ciel d’Harmattan, Hervé dort, Marco et François bouquinent les guides du Brésil, moi je dors les yeux ouverts. On marche à 6-8kn, tenant compte du courant, sous GV avec retenue et GE tangonné. Papillon sur l’eau, le bateau file avec ses deux grandes ailes déployées sur les flots. On aperçoit quelques poissons volants, piafs rasant les vagues, Marco guette et surveille les lignes de pêche sans cesse, son objectif du jour c’est une daurade !!
TransAt CV-Brésil : Jour 1
Tue Mar 12 2019
Voilà pile 24h que nous sommes partis, 160 Nm parcourus, vitesse moyenne 6.6 kn, vit max 11.3 kn, TTD : entre 8 et 11 jours. Soleil voilé, pas propice pour la pêche. Nous naviguons en papillon, vent plein arrière entre 12 et 18 kn.
Les vagues sont sympa avec nous, sauf les traditionnelles séries de 3 qui nous chahutent bien. Météo extérieure à l’Harmattan, visibilité moyenne, météo interne au beau fixe, étoiles dans les yeux et cœurs heureux.
Les gars trouvent leurs marques, nous reprenons notre rythme de nav, ce qui fait que nos quarts se croisent et se rencontrent. Première journée dans les partages et les apprentissages variés (bateau, nœuds, pêche, marcher droit, équilibre), chacun prend sa place dans une très chouette dynamique, pas trop de siestes malgré les courtes nuits. On est tous partants pour continuer … bonne nouvelle
Bises à vous tous !
Nuit « tranquille », il y a quand-même pas mal de vagues et ça bouge beaucoup. De jour, les vagues sont là mais on les subit un peu moins fort puisqu’on navigue plein vent arrière. Mais de nuit on descend droit au sud pour avoir les voiles sur tribord et un bateau plus maniable en cas de besoin, du coup les vagues se font de plus en plus présentes.
Manque de sommeil chez tout le monde aujourd’hui mercredi 13. Deux qui bouquinent et une qui somnole le stylo à la main … j’ai enfin fini de « re-préparer » le grab bag, il était temps !!! je vous rassure, il ne manquait pas grand-chose mais je devais regrouper 2-3 trucs et tout mettre au bon endroit. Il faut dire qu’on a migré de cabine Hervé et moi pour cette TDA : on a troqué notre palace avant pour la petite cabine arrière. C’est beaucoup plus calme pour y dormir en navigation. Le bateau bouge moins à l’arrière qu’à l’avant, ça me permet d’éviter le mal de mer (non négligeable !!!). Mais du coup, tout le contenu des cabines a été ré-organisé, et le grab-bag s’était un peu éparpillé …
Je me demandais ce matin ce que je faisais là … j’ai des bouts de réponses, mais l’esprit trop embrouillé. Pour clarifier il y aurait peut-être une solution : écrire 3 pages par jour, barrer 3 heures par jour, dormir 3 heures et reprendre mon quart …
TransAt CV-Brésil : Jour 2
Wed Mar 13 2019
Un sacré cap pour Myriades ce matin à 6h : 10’000 miles au compteur !!!
Apres une bonne nuit plein sud pour nous garantir une meilleure maniabilité des voiles, sans lune dès 23h et paaas troooop de vaaaagues, nous naviguons à nouveau en voiles papillon, solent tangonné, dans des vents oscillants entre 14 et 22 kn.
162 Nm parcourus en 24h, vit moy 6.7 kn. Harmattan, visi à 3 Nm, l’eau flirte avec les 24, l’air à 21 la nuit et 25 le jour, il fait frais à l’ombre ! Pour le moment les pantalons et vestes sont encore bien appréciés.
De nuit : 2 poissons volants sont venus s’échouer sur le pont, les yeux des calamars brillent dans le noir, le plancton souligne la trace de Myriades, les étoiles veillent sur nous.
De jour : on guette impatiemment le bzzzzzzz virulent des moulinets des 2 cannes à pêche, les nageoires des dauphins, le dos d’une baleine … mais non, néant. On sieste un peu plus aujourd’hui, on s’initie au portugais du Brésil, on subit un peu plus une mer remuante …
Bisous bisous à vous tous, et à demain :-). H&M, F&M
Hier on a franchi les 10’000 miles nautiques de Myriades. Hier je me suis ébouillanté la main. Hier on a beaucoup fait la sieste. Hier la journée est passée vite. Je ne sais plus comment m’asseoir, j’ai encore l’esprit embrumé et les yeux qui se croisent. On va bien finir par retrouver nos billes et nos rythmes …
TransAt CV-Brésil : jour 3
Thu Mar 14 2019
Ça y est, on le tient ! Notre premier poisson est une carangue. Elle avait échappé aux 5 bateaux japonais croisés en 24 heures… mais c’était sans compter sur un beau travail d’équipe à bord de Myriades. Le poulet attendra un peu plus longtemps au frigo !
Côté nav’, 168 miles de moins nous séparent maintenant de Fernando de Noronha. Les oiseaux nous accompagnent le jour, les poissons volants viennent visiter le pont de nuit. Vent arrière dans les premières sargasses, nous roulons d’une pièce à l’autre mais tout le monde tient le coup !
L’Harmattan s’efface peu à peu. Le climat s’échauffe mais pas les esprits. Nous poursuivons chaque jour le plaisir de nous découvrir un peu plus les uns les autres.
On vous envoie quelques bises car on doit vous laisser : on a du poisson sur la planche !
H&M, featuring Marco et Francois
Cette nuit j’ai dormi 2×20 minutes pendant mon quart avec Marco. On a observé les bateaux de pêche japonais qui écument les mers, reliés entre eux, deux par deux, par un looooong filet flottant (bien 8-10 km ! je me demande d’ailleurs à quelle profondeur ils chalutent) indiqué par un seul petit lumignon flottant. Marco a l’œil attentif et l’esprit concentré autour de la mer, du vent, de la pêche, de l’observation de ce qui se passe ici et maintenant, c’est cool !
Jeudi donc. Eh bien quoi ?
La routine s’installe, les marques sont prises, chacun trouve sa place assez facilement. Je me demandais combien de fois on a fait du kite surf cette année … Martinique à Pâques, République Dominicaine à Noel, 1 fois seuls à Fuerteventura (Canaries) pour nous remettre les voiles dans les mains, 2 fois à Fuerte avec un surveillant, 1 petite fois à Sal pour moi, 1 fois à Sal pour Hervé avec Marco depuis le cul du bateau … autant dire que c’est loin en-dessous de ce qu’on imaginait pouvoir faire ! la faute à pas de vent, la faute à parfois trop de vagues, c’est frustrant de suivre une route annoncée prometteuse mais dont on ne peut profiter. Que fait-on de faux ? que devrait-on faire différemment ?
J’ai mal aux fesses à force d’être assise.
TransAt CP-Brésil : Jour 4
Fri Mar 15 2019
Notre quatrième tour de 24h a touché à sa fin cet après-midi, on a parcouru 152 Nm, on est vraiment au milieu du bleu : devant, derrière, dessus, 5000 m de bleu dessous … La nuit a été assez cool (malgré les montagnes russes, les coups d’accélération et les coups de frein), les quarts sont plus légers avec SuperMarco et SuperFrancois qui assurent comme des chefs, on peut gentiment avoir un peu plus de sommeil. Cet après-midi le vent se calme, la mer s’apaise, le bateau craque moins, les drisses et les cordages ne frappent plus le pont dans un vacarme incessant, les vagues se font plus discrètes et plus silencieuses, on savoure un bord sous Code D sans GV, on avance à 5.2 kn avec un vent tout doux à 10 kn, et le soleil qui descend sur l’horizon avec des airs japonisants.
L’eau et l’air flirtent avec les 26-27 degrés, Myriades file trop vite pour qu’on puisse se glisser dans l’océan, pourtant on en a envie !! L’Harmattan a déposé son manteau de sable partout y compris sur nous, un gros plouf nous ferait le plus grand bien.
Les sargasses trop présentes aujourd’hui nous empêchent de mettre les lignes à l’eau, espérons que demain nous apportera un nouveau petit poisson !!
TransAt CP-Brésil : jour 5
Sat Mar 16 2019
Quelle journée riche en émotions ! Peu de vent aujourd’hui (moins de 10 noeuds) mais beaucoup d’animation ! Dans un océan calme et bleu saphir, nous sommes à mi-parcours de la traversée en fin de matinée et célébrons cette nouvelle par un petit bain ! La température de l’eau est de 26,5 degrés… difficile de résister !
À midi, on discute de pêche autour d’une p’tite salade puis on débarrasse la table quand soudain, une de nos cannes à pêche se met à couiner. Les couleurs vertes et jaunes du poisson ne laissent pas de place au doute : c’est bien la daurade coryphène dont nous parlons depuis 5 jours qui est au bout de la ligne… puis au fond du frigo. Ça vaut bien une autre baignade !
Nous lézardons ensuite, jusqu’à ce qu’une nouvelle touche nous réveille. Un énorme poisson argenté à rostre (marlin ou espadon ?) se débat. Trop gros pour nous, il casse la ligne et gagne sa liberté. On fait moins les marlins !
H&M, featuring Marco et Francois
J5 vient de toucher à sa fin. J5 et quoi au programme ? b’en on était sur l’eau .. et bien ! Les gars nous on préparé le repas de midi, la carangue (ou la liche ?) pêchée jeudi soir, grillée au four avec oignons/tomates/citrons/ et puis pdt et patate douce.
Fin de journée super tranquille sous code D, soleil japonais accroché au tableau une fois de plus.
On est passé cette nuit aux « quarts autonomes », trois heures chacun. Evidemment Hervé n’a dormi que 4h, il vit son bateau, sent son bateau, respire son bateau, en ressent chaque mouvement et chaque changement de rythme, il est toujours aux aguets, c’est impressionnant. Ils sont liés ces deux-là, il n’y a aucun doute !
Aujourd’hui samedi on n’a plus de bananes, les dernières ont été arrosées au rhum (pas fou quand-même, pas de flambage si loin des côtes …), la réserve de légumes fond au soleil, et les bocaux poulet-curry et bolo sont bien finis cette fois. On a léché les pots !
Ca fait 5 jours que les cannes sont à l’eau tous les matins, 3 leurres perdus qui sont allés garnir quelques poissons d’un nouveau piercing, et on a eu seulement une carangue … Mais grand plaisir après le déj : une jolie daurade coryphène est venue se prendre à notre hameçon ! Fallait voir les sourires des trois gars !!! Ils étaient en train de faire la vaisselle, et hop, ni une ni deux, les voilà halant la ligne et soutenant Hervé dans son effort. Joli travail d’équipe et joli poisson ! Hervé à la canne, François au filet, et Marco au rhum/couteau … la voilà en filets et prête à être mangée demain.
Juste avant le dèj, c’était l’heure du premier bain ! A midi pile, milieu pile de notre parcours, plouf dans le grand bleu. J’entendais François fredonner la chanson de Baloo « il en faut … peu », pendant que les commentaires de Marco Zo me faisaient sourire l’oreille … « j’en reviens pas de ce bleu ! qu’est-ce que cette eau est magnifique !! »
Eau à plus de 26°, c’est tellement facile et agréable d’entrer dedans, de se laisser glisser le long de l’échelle puis le long du bout, un vrai massage à bulles et à remous .. un délice ! Du coup, on remet un bain après la capture de la daurade.
S’en suivent les siestes des uns et des autres. On entend seulement le bateau qui glisse sur l’eau, le code D qui frémit, une petite vague qui roule tout près de nous, le même clapotis envoûtant qu’un jour d’été sur le Léman, en sortie au couchant. Eau calme, bleu foncé, ciel bleu-gris, code D bien rouge haut dans le ciel. Heureusement que le courant joue en notre faveur, on a l’impression d’avancer un poil plus vite … presque 1 nœud positif.
Marco dort à l’avant, Hervé dans sa couchette, François fait de la photo, et on attend d’autres poissons pour compléter nos repas, à moins que ce soir ce ne soient les dauphins …
TransAt CV-Brésil : Jour 6
Sun Mar 17 2019
Jour 6 déjà … 139 Nm au compteur pour ces dernières 24h.
Ca fait trois jours et 2 nuits que le Code D est en l’air, et la GV rangée, qu’on file entre 5 et 6 nœuds dans des petits airs bien établis entre 8 et 13, la mer est belle et chaaaauuuuude : 28 !!!
Au débat du jour : a-t-on péché une liche amie ou une carangue ? Pour être certains de notre réponse, nous en avons pêché une seconde, on vous mettra leur portrait sur FB et vous nous direz ce que vous en pensez …
Au menu du jour : un ceviche de coryphène absolument délicieux !
Et dans la pêche du jour : une magnifique coryphène qu’on a choisi de relâcher malgré ses 80 bons cm, en disant que la prochaine devra faire au moins deux repas. Et je peux vous dire qu’ils mangent ces trois gars … et les poissons aussi, on est bientôt en manque de leurres …
Deuxième baignade aujourd’hui, un régal qui vivifie et redynamise tout le monde, mais personne ne s’éloigne de l’amarrequitraînederrièrelebateau
Bisous bisous les amis
Hugo me disait l’autre jour qu’il était bien intéressé à savoir comment le temps passe quand on est « comme ça », « entre deux » … le temps passe, se tend et se distend, s’allonge et se concentre, s’étire et … passe. On est dimanche, partis lundi passé, arrivée prévue samedi prochain. Entre deux … simplement se donner le droit de prendre chaque instant comme il vient, ne pas calculer ni trop réfléchir (surtout ne pas réfléchir), suivre l’envie, le moment. Le temps passe sans pression, sans ennui. Les journées sont très courtes (c’est aussi parce que je me couche super tôt).
On petit-dèj, on bouquine, on fait un jeu ou un pain ou on prend un moment pour soi, et hop, il est l’heure d’aller préparer quelque chose pour le repas (c’est le nerf de la guerre le repas !!). Comme on prend le temps de préparer qqch, eh b’en ça prend du temps … donc le temps file. Il y a aussi les moments d’apprentissage pratique, comme par exemple l’atelier textile :
Les gars cuisinent souvent ensemble, participent à tout sans qu’on ait besoin de demande, du coup ça me libère aussi du temps à moi. Après le dèj, souvent un temps de sieste (b’en oui, on fait des quarts de veille la nuit, faut bien faire des quarts de sieste la journée …), et puis l’heure dèj varie beaucoup, donc la durée des demi-journées aussi, elles-mêmes variant selon l’heure du lever et du coucher de chacun … donc le temps est une donnée tout à fait aléatoire, et non pas linéaire.
Après le dèj, Marco a remarqué que c’est l’heure où le poisson mord, donc on est occupés soit à la pêche, soit à la sieste, soit à la lecture, des moments d’échanges à deux-trois-quatre, lecture, musique, jeux, réflexions de voyage, et puis hop, c’est déjà l’heure où le soleil reprend ses airs japonais après nous avoir inondés de sa chaleur et de sa lumière toute la journée, et part tranquillement se coucher ; ce qui sonne l’heure de préparer à manger pour le repas chaud de la journée, puis mon plongeon dans mon lit très rapidement après. Donc mes nuits commencent tôt, et mes journées aussi.
Ce matin, en regardant le soleil se lever, je me disais qu’il ressemble beaucoup à lui-même au moment de son coucher, opale lumineuse dorée, cercle parfaitement rond parfaitement défini parfaitement dessiné dans un ciel plutôt gris perle brumeux, au-dessus d’un océan pas encore bleu -ou plus bleu mais déjà gris- selon l’heure.
Ce matin, en écoutant la mer qui chante autour de nous, je me disais que ma place est là, et que je m’y sens bien. C’est bon ce « loin de tout » dans les éléments naturels, au plus près des éléments essentiels, dans l’immédiateté évidente de l’instant présent. C’est bon, parce que la technologie me permet d’être relativement près des miens quand c’est nécessaire pour eux, pour moi, quand on en a envie. Seule sans eux, seule sans les miens, c’est pas jouable !!
TransAt CV-Brésil : jour 7
Mon Mar 18 2019
Ambiance tamisée au réveil ce matin. Et même carrément sombre après le petit-dèj ! Le pot au noir s’annonce brutalement quand nous traversons un grand et gros grain gris grâce auquel Myriades retrouve un peu ses couleurs originelles. On range les maillots de bain et on sort les cirés. Puis on retrouve un ciel bleu plus habituel.
La journée d’hier avait été marquée par deux prises. Pouvons-nous pêcher plus ? Yes, we canne ! On commence avec une petite liche amie que nous décidons de gracier. Puis une jolie daurade coryphène de 3,8 kilos s’invite au menu de demain. Dans l’après-midi, c’est une sériole qui mord à l’hameçon. On la relâche aussi car on n’est pas des sérioles-killers !
Le poisson, c’est bon, mais on aime aussi le sucré ! Après l’échec de la montée des blancs en neige dans des conditions équatoriales, Mélanie recycle une mousse au chocolat mal partie en un succulent fondant au chocolat qui ne survivra pas à l’après-midi !
Le temps est de plus en plus lourd. On a les mains moites et les pieds poites, alors on opte pour une petite baignade à l’arrière du bateau mis à la cape.
Après avoir parcouru 138 miles pendant les dernières 24 heures, on s’accorde un petit jeu et le droit de chiller en fin d’après-midi. On prend aussi la météo et les conseils de notre routeur Markus pour savoir à quelle sauce l’Atlantique prévoit de nous manger. Réponse demain…
H&M, featuring Marco et Francois
Lundi 18 est passé à fond la caisse une fois de plus, entre nos multiples occupations … pêche, cuisine, boulangerie, lecture, échange de position avec Fayal le bateau copain qui traverse en même temps que nous, jeux, discussions, pas de sieste, du coup au lit à 20h sans manger.
Lundi 18 ça a été aussi notre premier grain. Pas de vent violent, même relativement doux (15 kn) mais une pluie qui tombait tellement serrée qu’on ne voyait rien à 10 mètres ! La mer était aplatie par l’eau du ciel.
De quart à minuit ½, la lune m’attendait sur le pont, les nuages passant mettaient en valeur tous les éléments : étoiles, vagues, nuages, horizon, c’était magique. Les couleurs étaient de plomb, la lune baignant tout de ses rayons ardents.
TransAt CV-Brésil : Jour 8
Tue Mar 19 2019
Bon Jour !
Lever de soleil sans brume, couleurs et relief derrière les nuages,
Des dauphins chassent en troupe à l’horizon,
Trois coryphènes viennent mordre à l’hameçon,
Trois « no kill » on est sage.
45 minutes de combat entre Hervé et son poisson,
Plus de 20 kil de poisson frais et relâché,
Pas de nouveau piercing au bout de leur nez.
L’équateur se rapproche, c’est pour demain,
Coucher de soleil sans pluie ni grain,
Nous on vous le dit et on l’entonne sans sérieux,
Il en faut … peu pour être heureux …
Bisous de Baloo et de l’équipage
Et juste pour les curieux : 107 Nm au compteur des 24 heures
A demain dans le Sud !!!
Mardi 19, contact avec le CCMM (centre de coordination médicale maritime) pour ma brûlure et pour « tester » ce canal de communication. Tester aussi leurs services et leur suivi. Envoi de mon mail par téléphone satellite à 11h30 avec description et photo à l’appui, réponse du médecin à 14h30. Simple, efficace, et plus très cordial et disponible. C’est top cette plate-forme santé du CHU de Toulouse !!!
Bataille ce matin entre Hervé et une groooooosse daurade, 45 minutes de lutte. Elle devait bien peser dans les 15 kg et mesurer 1m20. Elle s’est échappée avant qu’on puisse prendre ses mensurations précises.
Bon, il est temps qu’on réfléchisse au cérémonial de l’équateur, on le passe a priori demain vers 9h. Ca veut dire petit-dèj au champagne !!
TransAt CV-Brésil : Jour 9
Wed Mar 20 2019
9h 57 heure locale, nous perdons le Nord !!!
S 0 00.000’
W 32 39.518’
Bisooouuuuuwhahoooo
TransAt CV-Brésil : jour 9 bis
Wed Mar 20 2019
Ça y est, Myriades et son équipage naviguent en Atlantique Sud !!
Le ciel est chargé de nuages au passage de l’équateur et 116 miles de plus au compteur.
Le vent tourne avec les grains mais l’ambiance est bonne !
Don Hervé sabre le champagne, François nous sort sa mousse au chocolat et on affale les voiles pour mettre le moteur.
L’océan se calme et le ciel s’ouvre en milieu d’après-midi. Petite plongée et découverte de la faune atlantique qui se protège des prédateurs sous les grosses plaques de sargasses.
On fait amis-amis avec les liches et les fous de bassan nous rendent dingues !
Pour cette nuit grosses pluies ou pleine lune ? La réponse au prochain épisode !
Bises
H&M, featuring Marco et Francois
TransAt CV-Brésil : Jour 9 bonus
Thu Mar 21 2019
Je veille au GRAIN, l’expression prend tout son sens ici.
Latitude S 01.38 W 31.02 tout proche de l’équateur, dans la ZIC (zone de convergence intertropicale) ou le PAN (pot au noir).
Par définition c’est l’endroit sur la terre où l’eau est plus chaude que l’air, forte évaporation donc accumulation d’humidité dans l’air qui transforme en nuages. Les alizés du nord et du sud convergent et se rencontrent le long de l’équateur, bousculant tous ces nuages, ce qui crée orages, éclairs, pluies et GRAINS soudains.
Il se trouve que ce soir cette zone est très calme.
Pas de vent, peu de nuages autour de nous, lune pleine accrochée là-haut, illuminant les paquets de crème fouettée qui se baladent dans le ciel sous les étoiles.
On avance au moteur, toutes voiles rentrées, je suis de quart comme d’hab, entre minuit et trois heures du matin.
Apéro bizutage, même si bizutage il n’y a pas eu, histoire de marquer ce passage au sud.
Petit cérémonial, quelques questions pour compléter toutes les aptitudes déjà observées de nos équipiers (des pros de rando, test de natation réussi dans les sargasses et au cul du bateau, test de matelotage réussi par la réalisation d’une manille textile en dynema, test des nœuds ok, aptitudes à la vie à bord confirmées -cuisine ok, ménage peut mieux faire, qualité relationnelle ok, altruisme ok, convivialité ok, humour et joyeuseté de l’esprit ok- nous pouvons remettre à Marco et à François leur certificat de passage de l’équateur. J’y ajoute quelques rimes en hommage à l’équipage.
Apéro donc à la nuit tombante, et repas frais sur le pont, avec un lever de lune exceptionnel en toile de fond.
La mer est d’un calme olympien.
Pas une ride à sa surface, seulement une onde douce qui la rend ronde et donne envie de la caresser.
Horizon bleu outremer, virant au gris profond intense avec une pointe de prusse, un épais nuage presque posé sur l’eau assombrit ses contours inférieurs avec son rideau de pluie, tandis que ses rondeurs là-haut sont éclaircies par la lune.
On ne sait qui du ciel ou de la mer est le reflet de l’autre.
La lune ronde à souhait prend son élan et grimpe gentiment, offrant sa face lumineuse cuivrée à cet océan de beauté. Une boule de coton noir vient obscurcir le spot lunaire et masque sa lumière. Des étoiles de lune scintillent au-dessus de l’eau.
Ce qui est saisissant dans cet instant, c’est l’absence totale de vent, le miroir de l’eau et l’incroyable silence autour de nous.
Moteur et musique sont arrêtés pour mieux découvrir, saisir et savourer l’unicité de cet instant magique, on chuchote pour mieux écouter, bouches bées dans ce temps suspendu, ce temps de grâce.
Merci la Vie.
Mercredi 20 mars, oh mon dieu demain c’est le printemps !! B’en voilà ça y’est, ce matin nous avons croisé coupé franchi l’équateur ! 9h57, latitude 0°00.000’ au milieu du grand bleu. Ou du grand gris plutôt, le temps est couvert aujourd’hui.
Eau de plomb, ciel nuageux, grains à l’horizon, piscines orange-vert de sargasses flottant lourdement, pluie intermittente, cela ne nous empêche pas de franchir la ligne de moitié de terre en buvant un bon champagne, accompagné d’une bonne mousse au chocolat – réussie cette fois malgré le climat tropical-. L’air est super humide, le papier gondole, les photos commencent à glisser du tableau, il faudra surement les mettre à l’abri pour les climats à venir …
Les gars sont super heureux, n’arrêtent pas de rire, de discuter et de rêver à voix haute, ré-inventent des chansons en les dénaturant complètement, l’humeur est au beau fixe malgré l’absence de soleil.
Hervé est en ciré sous l’eau, les trois autres en maillot de bain, à chacun son habit de marin … !
Mes quelques mots à l’occasion du passage de l’équateur :
« Alors moi j’avais envie de dire quelque chose de plus perso, et de m’adresser à vous par quelques mots …
Cette nuit dans ma tête ils se pressaient,
Et à l’heure de les écrire les voilà devenus muets,
j’ai fait des vers sans en avoir l’air,
j’ai écrit quelques rimes mais je vous le promets, sans aucune frime.
Loin de moi l’idée de ressembler à un Beaudelaire ou Edgar Allan Poe,
Allez je me lance à la mer, mais je ne veux pas boire de son eau.
À vous deux nos joyeux moussaillons
Qui enrichissez nos discussions et élargissez nos horizons,
J’ai sincèrement envie de vous remercier,
Pour votre énergie vos sourires et votre moral d’acier
Et encore vous féliciter
D’avoir mis vos rêves en pratique
Pour vous offrir cet Atlantique !
Continuez à construire et à rêver
Poursuivez votre route sur vos chemins de liberté,
À la rencontre de vos horizons
Qui toujours devant vous se tiendront.
À toi mon capitaine heureux,
Attentif à nous et toujours curieux,
Je me régale de te découvrir chaque jour
Tellement épanoui dans tes nouveaux contours ;
La mer te va bien, et en veillant au grain
Elle pourrait pour longtemps être ton chemin …
Et moi avec toi
J’apprends un nouveau moi, un nouveau Toi,
Tu m’as proposé un voyage vers le renouveau
Sans toutefois me mener en bateau.
Si parfois je fais la grimace
Cela reste fugace,
Car cette nouvelle dimension
M’offre en fait mille horizons
Au-devant desquels j’ai encore envie de naviguer
Et avec toi de continuer à rêver.
Bises à vous, à Eole et à Neptune,
Et “À Nous l’équateur !” au soleil et sous la lune «
TransAt CV-Brésil : Jour 10
Thu Mar 21 2019
Alors c’est bizarre !
Depuis que nous avons la tête en bas, nous constatons des choses étranges :
Les sargasses n’ont pas franchi l’équateur,
Les poissons sont désormais absents, la ligne de pêche ne chante plus,
Le compas perd la boule, l’est est à l’ouest,
La température de l’eau a cessé de monter, le thermomètre est bloqué à 30,7,
On ne voit plus de plancton luminescent,
Les blancs au backgammon gagnent tout le temps …
Dans les plaisirs de l’hémisphère sud,
Les baleines se pointent avec les dauphins au petit matin,
La coryphène continue à sortir du frigo pour s’inviter à table,
Les baignades se prolongent au son du Grand Bleu,
On observe les oiseaux (Marcel le pigeon des mers, Jean-Claude l’échassier, et Pierrot le FouDeBassan) qui profitent de Myriades pour se reposer et pour pêcher un peu.
Et 136 Nm de plus au compteur … on se prépare pour notre dernière nuit en mer, arrivée prévue pour le petit-dej, on va pouvoir faire péter le champagne !!
Jeudi 21 mars, printemps sur l’eau
Vendredi 22 mars, lendemain de printemps … arrivée à 7h du matin devant Fernando avec un énooooooooorme nuage de pluie. Du coup, on fait machine arrière, demi-tour radical, pour prendre le petit-dèj en attenant que le grain passe, et finalement, après quelques slaloms entre les bouées et les bouts flottants, on pose l’ancre sur le sable par 12m de fond dans la baie du port de Santo Antonio, Fernando de Noronha, Brésil. Ca y’est, on l’a fait !
Après 10 jours et 17 heures de pleine mer, de vents favorables, rarement nuls, parfois rafaleux et globalement sympas avec nous. Les problèmes électriques nous ont contraints à quelques heures de moteur, et l’absence de vent la nuit n’a pas permis à l’hydrogénérateur de remplir sa mission, ce qui fait qu’on totalise quand-même 51 heures de moteur sur 257 heures de navigation, pour 1467 miles nautiques parcourus.
L’île émerge au matin, ni plate ni haute sur l’eau, elle assez vallonnée et accidentée, mélange de collines douces et de falaises, avec un pic comme un doigt qui pointe le ciel, et qui ressemble en même-temps à un visage d’homme taillé à la hache.
Végétation tropicale, vert intense presque fluo, au-dessus de plages beige, falaises brun-noir, c’est vert vert vert, le climat chaud et humide nous accueille à bras ouverts, on coule littéralement de la tête aux pieds.
Une chape de chaleur nous tombe dessus et nous trempe sans crier gare. En mer on a toujours de l’air, à terre on manque d’air.
TranAt CV-Brésil : Jour 11
Sat Mar 23 2019
Et oui le jour 11 ! On a failli l’oublier !
Terre !! Ça y est ! Nous y sommes, au Brésil !
Arrivés dans la matinée vendredi, Fernando de Noronha nous a surpris par sa végétation luxuriante et son climat chaud, très très humide …
Le sourire jusqu’aux oreilles, nous découvrons depuis deux jours cette île préservée où les lianes et les flamboyants contrastent avec le bleu de l’océan.
On vous laisse imaginer le plaisir de ces rencontres terrestres et on vous tiendra informés de notre départ pour le continent prévu pour demain soir (dimanche 24) ou lundi matin !
Des bisous et à très bientôt !
H&M, featuring Marco et Francois
TransAt CV-Brésil : 2ème étape
Sun Mar 24 2019
Arrivés le 22 à Fernando de Noronha, nous en avons profité 2 jours et repartons ce dimanche 24 mars à 16h.
L’ile est splendide, verdoyante, végétation tropicale foisonnante sur une roche brun-noir, falaises tombant dans une mer qui change de couleur au gré des grains qui passent. Les dauphins et les tortues viennent nager autour de Myriades, les frégates croisent dans le ciel, les fous de bassan s’en donnent à cœur joie, les caïpirinhas sont délicieuses et les moustiques très gourmands.
On profite de faire un peu de snorkeling dans une eau pas assez transparente et assez remuante, on multiplie les baignades, c’est quand-même une régalade.
On reprend la mer dans l’après-midi, avec à nouveau des fruits et des légumes à bord, les cannes à pêche reprendront leur poste en fin de nuit pour aller titiller le thon et la daurade, nous reprenons notre rythme de quarts de 3h, et profitons du plaisir de la haute mer (pas de vent ni de grosses vagues ce soir) avant de rencontrer ce nouveau pays qu’est le Brésil.
Des becs à vous tous de la part du Myriades’ crew
TransAt CV-Brésil 2eme partie : dernière nuit ! Déjà
Mon Mar 25 2019
Bon b’en aujourd’hui on est complètement dans le savourer, farnienter, se régaler, naviguer (oui oui, petits airs de cinéma, je vous promets qu’on est dans le bonheur complet), et du coup les gilets sont un peu jaunes … peu de volontaires pour la publication de ce dernier post transatlantique…
On a fait grève pour pouvoir se baigner (eau à 30.2),
On a fait grève pour pouvoir manger des bananes flambées (1m50 de flammes viennent lécher le plafond),
On fait grève anticipée de publication demain parce qu’on sera très occupés à amarrer Myriades à Jacaré (Joao Pessoa) et célébrer notre épopée,
Bref on fait grève pour pouvoir complètement être dans l’instant présent… et puis faire de la voile quoi !
Bien sûr on vous embrasse toutes et tous du fond du cœur
TransAt CV-Brésil : acte 2, final
Tue Mar 26 2019
Bon b’en nous voilà à l’embouchure de Jacaré !
Encore une bonne heure à remonter le canal de Forto Velho, et nous serons arrivés !!!
Vu la couleur de l’eau turquoise, le sable doit être bien blanc.
La ville a émergé de l’eau ce matin, des gratte-ciels immenses pointent leur flèche dans le blanc des cumulus, des palmiers bordent la côte ; au-dessus des toits orange camouflés dans la végétation, on devine la campagne brésilienne bien verte. La petite ville où nous atterrissons regroupe quand-même 730’000 âmes, ça va nous faire un choc !
La dernière nuit s’est bien passée, les moussaillons voulaient profiter un max de leur quart, du coup je leur ai laissé le mien ;-))) On arrive tous en pleine forme et ravis, de tout ce qui a été, et de tout ce qui est à venir …
Des bisouilles
Après deux nuits et un jour en mer, laissant derrière nous l’archipel réputé de Fernando, Myriades arrive en vue de Joao Pessoa. Au-dessus de l’horizon bleu se dressent dans la brume terrestre les flèches blanches et gris clair des immeubles qui se tendent vers le ciel.
L’horizon est bordé par une grosse frange de petits cumulus tout blancs qui montent en gros paquets cotonneux dans le ciel bleu. La côte apparaît, plutôt plate, je crois que ce sont des campagnes agricoles. En tout cas c’est vert. Le petit bled où nous arrivons regroupe simplement 730’000 habitants … pour nous qui vivons à 4 depuis 15 jours et qui avons quitté des petites îles relativement peu peuplées, je pense que cela va faire un choc …
Nous remontons le canal, et arrivons en vue de la marina : deux pontons, auxquels sont amarrés principalement des bateaux français. André Béa et Thomas, de Fayal nous accueillent chaleureusement, et surprise surprise, on y retrouve aussi Emeline et Félix qui repartent pour la France demain. Le monde étant petit ici, on fait très vite la connaissance de tout le monde et je sens qu’on va y passer quelques jours bien agréables malgré la chaleur.
Voila pour cette traversée, que j’ai tenté de vous relater pour vous faire voyager un peu aussi. Le récit est un peu long, mais bon, c’était quand-même 2 semaines hors normes …
Bisous bisous les amis, et à tout de suite pour quelques photos et racontages sur nos premières impressions brésiliennes …
Qu’est ce qu’un hydrogénérateur ? Un truc qui fabrique de l’électricité en utilisant le mouvement de l’eau, un genre d’éolienne dans l’eau ou d’hydrolienne ? Ou votre dessalinisateur ?
Exact Ségo, l’hydrogénérateur est une ‘hydrolienne’! c’est une petite hélice qui fait tourner un moteur électrique grâce à notre vitesse. Dès qu’on a une vitesse de 5 à 6kn, l’hydro fournit assez d’électricité pour étaler notre consommation (frigo, lumière, électronique, pilote auto, etc… et même un petit Nespresso de temps en temps… 😉
Gros becs!
RV
Tu n’as peut-être pas sorti tes pinceaux, Mélanie, mais tes mots les remplacent sans problème en attendant d’être stable et sûrement au sec (quoi que pour la peinture … à l’eau !).
Un vrai plaisir que de lire le compte rendu augmenté de cette traversée (oui, je viens de rattraper une partie de mon retard, mais j’ai encore à lire!).
Un régal de te lire chère Melanie!
Que de talents cachés….
Besos
Oh là là, je suis super en retard dans mes lectures myriadesques.
Je me replonge enfin dans tes récits, Mélanie, superbes moments de découvertes, beaux textes et belles photos! Je comprends que tu n’aies pas le temps de croquer. On ne peut pas voir visiter bouger découvrir être ouverts aux nouveaux mondes, ….. faudrait avoir 2 têtes et 4 mains. Je me réjouis de lire la suite demain….Bisous