Les couleurs de Mindelo

Publication « express » pré-TDA … sous un format un peu inhabituel (pas beaucoup de mots, et je me cache derrière le profil de Hervé pour raison de problème technique..), on tient à partager avec vous quelques impressions et surtout beaucoup d’images de notre passage au Cap-Vert.

A Sal, vous avez eu un avant-goût de cette vie qui n’a de vert que le nom, et ici sur l’ile de San Vincent (Mindelo) pas de vert non plus …. A Santo Antao par contre, de rares vallées un peu humides permettent  à une végétation tropicale de pousser pour le plus grand bonheur des amateurs de pommes de terre en tout genre et de drôles de racines … manioc, igname, patate douce et autres tubercules ou cucurbitacées, fruits, tomates, salades …

A Mindelo donc :

Un vent constant, établi nord-est, qui rend le vélo difficile (en plus il n’y a rien à voir, donc pas trop motivés pour sillonner la route nord ou la route sud, en direction d’une plage toute nue, sans rien à gauche ni rien à droite – ah si !!! une délicieuse tarte au citron à la plage de San Pedro, et un poisson grillé tout droit sorti de l’océan !!! sérieusement … j’ai commandé un petit mérou, et 5 minutes après la cuisinière est revenue de la plage avec mon mérou dans la main 😊) ah et puis les routes b’en c’est pas celles des Canaries !! ici, entre les nids de poule et les pavés, tu as de quoi crever un pneu tous les mètre !!!

Un vent constant, et en plus un vent chargé de sable et de poussière, arrivant tout droit du Sahara, qui porte le charmant nom d’Harmattan. Il dure ce vent-là, comme la bise lémanique … intense, constant, usant, il met les nerfs à vif, et en plus on a passé une semaine à ne pas voir ce qu’il se passait au-delà d’un kilomètre de nos yeux … horizon bouché !! heureusement que les journées étaient colorées à terre avec le carnaval qui se préparait !

Et le carnaval, b’en parlons-en … ça ressemble à des parades, des défilés, où les spectateurs viennent s’asseoir le long des rues, et observent les chars qui passent avec leurs nombreuses danseuses bien mises en valeur, et leurs tambours nous faisant résonner de l’intérieur. Décevant d’un point de vue ambiance, on s’attendait vraiment à une semaine de fête dans la rue entre 15h et 3h du mat avec musique, orchestres, cotillons plumes et trompettes, et finalement après les 2-3 défilés de char de la journée, chacun retourne à ses occupations. Magnifique d’un point de vue costumes, implication des gens dans ces journées et dans ces tournées de ville, magnifique par la place que chacun peut prendre dans ces troupes, quel que soit le genre, l’âge, le tour de taille et le nombre de rides autour des yeux, tout le monde y est fêté, applaudi, rayonnant et lumineux. Et c’est un sacré contraste quand on regarde la finesse et le raffinement de leurs costumes, et l’environnement … Les troupes sont parées de leurs plus belles couleurs, pour défiler aux pieds de maison en éternelle construction, parfois sans fenêtres sans toit sans peinture. Saisissant.

A Mindelo encore, le plaisir de rencontrer des gens de passage comme nous, des baroudeurs à voile et des navigateurs en tout genre, des gens qui racontent leur plaisir de la mer et de la vie de voyage, et qui te permettent de passer à la case suivante sur ton chemin à damiers, qui me permettent d’avancer dans mon voyage, et de lâcher certaines ancres qui me retenaient très fort, et d’aussières qui me lient à mon terreau, ces gens qui me permettent de me sentir plus légère et de plus en plus à ma place dans cette nouvelle vie, consciente de l’immense privilège qui est le nôtre, consciente qu’on ne vit qu’une fois, oui, mais surtout qu’on ne meurt qu’une fois et qu’on vit tous les jours !!!

Les mots j’arrête, on lève les voiles dans quelques heures, alors voilà de quoi vous régaler les yeux …

Bisous bisous les tout doux et à tout bientout