Lundi 3 avril, le temps file à Nuku Hiva !!!

Mouillés dans la baie de Taiohae depuis notre arrivée à Nuku Hiva, on n’arrête pas une minute de faire des choses à terre. Bon, à un rythme local car il fait super méga chaud, mais quand-même, on bouge dans tous les sens !

A peine arrivés, nous avons retrouvé nos amis Amanda et Robin de Morgane.ch qui sont en partance pour les Tuamotu. Soirée d’échanges et de partages, on se passe les infos sur les bons spots découverts chacun sur son chemin : ils nous transmettent plein d’infos sur l’Alaska, les bons coins où aller pêcher la crevette, le nom des bottes à acheter pour pouvoir marcher les pieds au sec (des Extra Tuff, vous connaissez 😉 ?), les manières d’éviter de se faire surprendre par un ours, et nous on leur parle des eaux turquoise et transparentes, des paradis pour les kiters, des passes où aller plonger, des atolls où aller se perdre … j’espère qu’on les reverra, la vie est pleine de surprises mais nos routes ne sont plus tout à fait les mêmes pour le moment. Bon vent à eux et plein de bonheurs !

On part faire la connaissance de Cécile, gérante du magasin d’accastillage de Nuku. Une femme lumineuse, souriante, pleine d’énergie et des étoiles plein les yeux nous accueille, et on passe bien deux heures avec elle à en apprendre plein sur cette magnifique île. Elle nous met en contact avec différentes personnes et nous file de nombreuses recommandations pour les jours à venir. Elle pourrait être mandatée par l’Office du Tourisme local, elle en serait la star ! La guide idéale. Mais non, elle son business c’est de vendre du matériel aux marins pêcheurs et aux navigateurs. Mais le boulot n’empêche pas le plaisir des rencontres, et comme elle connaît le territoire comme sa poche puisqu’elle a navigué 3 ans par ici avant de s’installer à terre, les visites sont nombreuses chez Cécile.

A peine sortie de chez elle on met en place le plan échafaudé ensemble, en commençant par organiser la balade en vélo sur l’ouest de Nuku, et la visite de l’est avec le super guide Richard -Temarama de son prénom marquisien-. Pour le reste, on sera bien occupés avec les appros pour préparer notre traversée sur Hawaï, et puis la découverte du village avec nos quatre petits pieds.

L’ile de Nuku est très similaire aux autres îles marquisiennes, elle n’a pas le relief particulier de Ua Pou. Elle est assez « ramassée » sur elle, une espèce de triangle grossier vu du ciel, avec à l’Est des falaises vertigineuses tombant droit dans le Pacifique, et à l’ouest des pentes plus douces dévalant dans l’océan. Le nord ? je ne sais pas encore, a priori pas mal de baies peu fréquentables par la mer de par leur absence de refuges possibles, selon les vents, et peu fréquentables par la route aussi, car de route il n’y en a pas. C’est de la piste carrossable, sur laquelle on peut rouler en 4×4 lorsqu’il ne pleut pas ; elle est donc peu visitée.

En arrivant par le sud, en fait on arrive par l’endroit où se trouvait le cratère principal lors des éruptions volcaniques. La caldeira principale est toujours à moitié visible, face à nous : les premiers contreforts au-dessus de Taiohae. La seconde moitié s’est effondrée enfoncée sous les flots, nous lui naviguons dessus.

La caldeira secondaire elle (on ne la voit pas depuis Taiohae) s’élève plus haut vers les nuages et forme un arc de cercle qui part de Taipivai à l’Est, qui monte derrière le plateau de Toovii, et qui redescend à l’ouest par la vallée de Hakaui, un canyon très étroit et vertigineux (les murailles verticales font parfois 800m de hauteur), d’où s’élance dans le vide la plus haute cascade polynésienne : Vaipo, de ses 350 mètres de haut. Quasi pas d’eau en ce moment, du fait des 3 années consécutives de sécheresse, du coup on choisit de ne pas randonner par là-bas, il y a pas mal d’autres choses à voir.

Globalement cette île ne nous a pas fait l’effet « wouaw » comme l’ont été les rencontres de Fatu Hiva, de Tahuata et de Ua Pou, mais cela reste une île marquisienne magnifique, très belle, bien plus verte que ce que je pensais, avec des gens ici aussi immensément accueillants, souriants, aidants ; vraiment ce peuple a beaucoup à nous ré-apprendre … la politesse, la courtoisie, la gentillesse, le sens de l’accueil, l’entraide, la simplicité, la connexion à la nature, le plaisir de transmettre, la débrouillardise, la capacité de vivre si bien l’instant présent.

Notre balade en vélo (avec assistance électrique, eh oui ! Au retour, on se dit clairement que ce tour n’est pas faisable sans entrainement avec un vélo normal) : 6h30 sur la piste, dont 5h à rouler, pour parcourir Le Grand Z, un circuit de 50 kilomètres sur 3 versants différents de Nuku Hiva, en passant par le plateau situé à 900m d’altitude. Un peu mal aux fesses en arrivant, mais quel bien ça fait de crapahuter comme ça dans la nature.

On a roulé dans une pinède incroyable, où les pins atteignent des hauteurs vertigineuses, immensément verticaux et longilignes, anéantissant toute tentative de vie végétale sous le couvert de leurs épines. Ils ont été plantés ici il y a 45 ans, dans le but que Nuku Hiva soit l’ile fournissant du bois de construction à l’ensemble de la Polynésie. La scierie industrielle va être construite sous peu pour préparer tous ces arbres à être envoyés à Tahiti, où ils seront débités en planche et matériau de construction. Et lorsque des habitants de Nuku auront besoin de bois pour construire leur maison, ils achèteront du pin de Nuku, transporté à Tahiti, débité à Tahiti et retransporté à Nuku en planches …

Cela fait partie des plans que le gouvernement polynésien a tenté de mettre en place pour rendre le territoire autonome : allouer la responsabilité de gérer certains types de ressources à chaque archipel. Les Gambiers : la perle « de Tahiti ». Les Tuam, le poisson et le coprah. La Société, le tourisme. Les Australes elles, sont le grenier de la Polynésie ; on y cultive céréales, pommes de terre, et puis les vergers aussi. Et puis les Marquises : agrumes, fruits, bois.

Après les pins, on s’est retrouvé sur une piste zigzaguant en hauteur, une fois en direction du large, puis direction centre de l’île, puis large, puis centre, large, centre, au milieu des fougères, arborescentes et plus classiques, sous une variété de feuillus magnifiques, sur une piste de terre rouge brun, et plutôt caillouteuse.

On a roulé aussi en bordure de ce qu’ils appellent la Terre Déserte : toute la côte ouest. Rouge, sombre, nue, pelée, burinée, la terre peine à faire pousser quelques buissons de ci de là, sur le versant extérieur de la caldeira secondaire.

On est revenus « par-dessus » la caldeira, en montant à près de 1100m d’altitude, et on a été surpris par le brouillard bien humide en grimpant jusqu’au col. En atteignant le plateau de Toovii on s’est fait rattrapés par la pluie. Une bonne grosse pluie bien drue, cinglante, qui tombait en diagonale puisque évidemment il y avait du vent, et nous pédalions contre le vent.

Le plateau qu’on a traversé, c’est un peu comme une balade dans le Jura au printemps, c’est vert, froid, mouillé. Le plateau, c’est surtout le lieu de travail pour une ou deux familles qui font pousser les légumes pour approvisionner les habitants de l’ile. On ne peut pas les acheter sur place, il faut aller au marché 3 fois par semaine, à partir de 5h30, pour espérer en trouver. Parce qu’en fait, la majorité de leur production est destinée à la cantine de l’école, et aux restaurants-snacks, qui sont des clients réguliers, et puis « ce qui reste » est vendu au marché. On a de la chance, cette semaine les écoliers sont en vacances, le marché déborde !

Le retour au bateau a été plus que bienvenu, histoire de se poser les jambes en l’air un moment, et de se reposer le popotin ! Grand bonheur de pouvoir avoir un bel aperçu de la géologie de cette île de cette manière-là !

Comme on prévoit de partir jeudi ou vendredi, et qu’il faut qu’on vise de faire les courses une fois que le Taporo et l’Aranui -les deux cargos ravitailleurs qui passent ici 2 fois par mois- auront déversé leurs palettes de vivres au quai (ils sont supposés arriver mardi ou mercredi), on profite de louer rapidement les services de Richard, guide recommandé par Cécile. Comme ça, pendant le weekend, on pourra aller se mettre au calme dans une baie non loin de Tiaohae, et laisser la pluie annoncée tomber tranquillement.

Richard est un chouette guide, intarissable au sujet de son île : on peut le questionner à tout sujet, il a réponse à tout. Et par rapport à tout ce que nous avons déjà lu ou entendu, c’est cohérent. Donc on se délecte !

Au-delà d’un aperçu général des Marquises, il nous raconte surtout l’histoire de son île, les transformations apportées par chaque vague de nouveaux colons, et les désastres aussi !!! imaginez bien que grâce aux missionnaires, la population aux Marquises avait passé de 18’000 habitants en 1842 à seulement 2’000 personnes en 1926 !!! vive les maladies européennes, les vices et les « droits » que nos chers hommes blancs se sont arrogés pour asseoir leur domination sur cette population qualifiée de sauvage, primitive …

Richard nous a raconté les guerres, les clans, les plantes, les oiseaux, les infrastructures et le système politique défaillant (Taiohae, village principal qui regroupe 2’000 habitants (3’000 au total sur l’ile), ne dispose pas de système de distribution d’eau potable et propre ! « après 3 mandats renouvelés du même maire, et toujours pas d’eau ?!?!? on n’attend plus rien … ! ».

Il nous fait visiter quelques lieux majeurs : la vallée de Taipivai, à l’Est de l’ile, où les habitants de Taiohae viennent remplir leurs bidons, jerricans et réservoirs d’eau potable, et surtout la vallée où Herman Melville a séjourné pendant 3 semaines dans les années 1840, adopté par une tribu locale alors qu’il désertait du bateau sur lequel il s’était engagé. C’est trop drôle d’ailleurs, parce que lorsque j’ai lu le livre de Melville, j’ai eu le sentiment qu’il avait passé 3 ans « avec les naturels », alors que son séjour n’a duré que 3 semaines … le temps y passait vraiment très très lentement !

Et puis la vallée de Hatiheu, sur la côte nord, ou on trouve de très beaux vestiges des grands sites cérémoniels principaux.  Il existe plus de 40 sites sur l’île, principalement envahis par la végétation et complètement retournés à la nature, mais 3 sites principaux ont été restaurés et réaménagés pour le festival des Marquises en 2011, accueillant moulte visiteurs et troupes marquisiennes honorant leur culture, par le biais de la danse, de la musique, de la sculpture et autres arts locaux.

Les sites sont composés de « tohua » (les esplanades communautaires, pavées, entourées de terrasses, où se déroulaient les festivités), de « pae pae » (les plateformes de blocs rocheux, sur lesquelles étaient construites les habitations marquisiennes -un sol en pente, une plateforme, 3 murs, une toiture en bois et feuillages qui montait depuis l’arrière de la maison et qui redescendait sur le devant pour offrir un abri-) et puis du cœur principal, le « meae », l’espace sacré où se déroulaient les rituels.

La végétation est intéressante aussi sur ses sites, notamment remarquable par la présence de banians, les arbres sacrés. Le tronc du plus gros que nous avons vu atteint une circonférence de 50 mètres, est âgé de 600 ans, et on peut « voir au travers de son tronc » puisque son tronc est composé d’une infinité de branches qui ont rejoint le sol et qui se sont transformées en tronc à leur tour.

 Vous voyez Hervé sur la photo ? il est dans les feuilles et les branches, tout en bas à droite …

 

 

C’est un arbre qui épouse ce qu’il trouve au sol, et il n’hésite pas à venir grignoter l’espace libre. Ainsi, à ses pieds, on trouve des fosses pour ossements, dans lesquelles on faisait patienter les prisonniers, attachés aux troncs-racines, au milieu des déchets des prisonniers précédents …

Car oui, les Marquisiens étaient des guerriers, lutant pour la survie de leur tribu respective et le territoire qui permettait la survie de chaque clan. En général il y avait un clan par vallée. Lorsque les combats avaient lieu, les « prises de guerre » étaient aussi humaines ; les notables du clan vaincu étaient sacrifiés lors de rituels, et le « bas peuple » servaient à nourrir le menu fretin de la tribu victorieuse.

Et dans leurs stratégies pour se protéger et ne pas être surpris par leurs ennemis, les Marquisiens avaient l’habitude de déboiser complètement les arêtes des collines, et d’y poster des guetteurs. Aujourd’hui, la trace encore visible de ces défenses se constate par des arêtes envahies de fougères, sans aucun arbre.

Sinon, on a profité du snack du port pour ne pas cuisiner tous les jours, du « yacht service man » pour faire réparer le congelo (à peu près) et faire des machines de linge, du marché de fruits & légumes les jours de marché, des épiceries pour remplir les coffres et le frigo, d’un couple adorable sur un trimaran à côté de nous pour y faire quelques sessions de yoga (quand ça roule, c’est pas mal le trimaran, mais ça reste instable … !), et puis .. et puis voilà, départ ! sauf que la veille du départ prévu, j’étais malade, donc on a reporté notre départ de 2 jours pour monter au nord de Nuku, dans la jolie baie de Anaho.

Petit retour en arrière : Dimanche 2 avril 2023
Dimanche des Rameaux à Taioahe

J’aime toujours aller humer l’ambiance et l’esprit des églises, j’y trouve des lieux paisibles et sereins, et c’est un moyen de percevoir différemment le rapport des femmes et des hommes à leur terre, à leur culture, à leur spiritualité, et sentir comment ils font vivre ces paroisses. Je ne suis pas du tout bigote, mais j’aime cet esprit de communion, du « faire ensemble » et du plus grand que soi.

Voulant m’offrir un moment de voyage intérieur, je suis arrivée à l’église bien avant l’heure de la messe, et sur le chemin, j’ai rencontré une foule de personnes toutes vêtues de rouge et de blanc, chacun portant une fleur, un branchage, une feuille, qui se rendaient sur le terrain de la paroisse, à côté de l’église. C’est là qu’a commencé la messe, par un moment de prières en extérieur, pour remercier la nature de tous ses bienfaits, et c’est là que j’ai réalisé que nous étions le dimanche d’avant Pâques, le dimanche des Rameaux, le dimanche marquant l’entrée dans la Semaine Sainte.

Toutes les messes et les célébrations ici se vivent dans la joie, dans la lumière. Les chants sont enjoués, emmenés par des choristes qui connaissent parfaitement leur mélodie, soutenus par des ukulélés et des percussions simples et profondes.

Après une procession pour nous rendre tous ensemble en chantant à l’église, nous sommes arrivés à la cathédrale de Nuku Hiva, très particulière avec son grand portail monté de deux longs chapeaux pointus. Comme toutes les églises marquisiennes, elle est composée de murs qui ne rejoignent pas les toits, de manière à laisser passer l’air et la lumière. La messe se vit avec les éléments extérieurs qui s’invitent, vent, bourrasques, chants d’oiseaux, … Le mur principal de la cathédrale, derrière l’autel, est composé de pierres rouges et de pierres claires, rappelant le blanc, puisque ces deux couleurs sont synonymes d’éléments sacrés. Le rouge du tuf, et le blanc du calcaire des coraux. Les bancs et le mobilier religieux est en bois doux, blond, et les décorations florales s’ajoutent au caractère festif de la cérémonie.

Samedi 8 avril 2023
On monte à Anaho

On est partis de bon matin pour éviter de naviguer face à un vent trop soutenu et une mer trop formée, puisque nous capons droit dans le lit du vent pour aller contourner le cap sud-est de Nuku.

Trois heures de navigation pour aller rejoindre la petite baie de Anaho, qui a une super réputation. On longe des falaises incroyables, des tombants sombres et vertigineux, la nature ici aussi est brute de chez brut, on sent la force des éléments qui s’opposent les uns aux autres selon la lune, le vent, la saison. L’eau vient frapper sans cesse la roche, la découpant, la morcelant, parfois dans la finesse d’une dentelle, souvent en la fracturant sur toute sa hauteur et creusant des canyons, des gouffres, des grottes, des déchirures. Pas de végétation à proximité de l’eau sur la côte est, on aperçoit les contreforts verts en arrière-plan, sous les nuages.

Après quelques jolis bords à la voile, nous contournons le cap nord-est de Nuku Hiva et découvrons le petit havre de paix que représente Anaho : pas de houle, plan d’eau calme et plat, végétation à profusion, eau plus attirante pour la baignade, plages de sable blanc, montagnes magnifiques derrière le rideau d’arbres, je sens qu’on va être bien ici pour patienter !

Mardi 11 avril 2023
Baie de Anaho

Nous sommes toujours à Anaho, petit paradis sur terre, en attendant … que le vent se lève favorablement !

Bon, il y a des endroits bien moins sympas pour attendre quelques jours que la météo nous soit favorable, ici on ne manque de rien !

On a trouvé où dénicher des légumes et des fruits quand nous aurons épuisé nos stocks, on a des jolies balades à faire de chaque côté de la baie de Anaho, on a de l’eau fraîche au robinet sur la plage, on a une plage (même si on en fait rien) et comble de bonheur, sur la plage il y a la pension de Juliette qui propose un kai kai marquisien plusieurs fois par semaine à midi … j’y ai mangé le meilleur cochon à la broche de ma vie hier pour mon anniversaire !

Et puis la baie est calme, ça ne roule presque pas, et il n’y a que cinq autres voiliers. On dort bien, au son des vagues qui déferlent sur le rivage, devant la toute petite église.

On est allé à Hatiheu aujourd’hui, histoire de se bouger et de marcher un peu, on s’est retrouvé dans la gadoue rouge et glissante sur une bonne partie du chemin. 3km et 220 m de dénivelé+, c’est une jolie distance pour aller commander du pain, haha ! les choses prennent du temps par ici, car tout se fait à pied ! Sur le chemin on a croisé une famille marquisienne, naturellement à cheval. Monsieur et un enfant sur un cheval, Madame sur un second canasson. Les deux parents étaient tatoués des pieds à la tête, au sens littéral du terme. Ils étaient magnifiques.

Demain, pour aller chercher les fruits, on aura 2h de marche aller-retour, jeudi pour aller chercher le pain, ça sera à nouveau 2h 1/2 avec une bonne grimpette, mais c’est cool, c’est sympa. Les choses ont une autre valeur, et les fruits un autre goût quand tu sues tant que tu peux pour aller les acheter …

Et puis après, on ne va plus trop bouger pendant 15 jours … alors profitons !!! marchons et savourons ! On vous embrasse.

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