On est arrivés à Fakarava après une petite navigation toute tranquille depuis Makemo. J’ai testé le Stugeron (anti mal de mère, euh de mer ! sous une nouvelle forme (en gouttes, plutôt qu’en comprimés) et miracle, ça fait effet !!! pas malade, pas nauséeuse, rien de toutes ces joies habituelles de début de navigation !!! sauf un effet majeur dont il faudra tenir compte désormais : je dors à poings fermés pendant quelques heures après le départ, faut le savoir. Car rien ne me réveille.
Donc arrivés à Fakarava nord tout tranquille, on mouille devant le village, en bordure de rivage avec les 25 autres bateaux. Ah b’en ça change des atolls précédents où nous étions seuls au monde … Ici on retrouve la civilisation, les bateaux, les avions, les gens, les magasins, les cloches de l’église, la mairie, les coqs qui chantent à toute heure, les bistrots !!! Yessss youpiiiie on peut aller au bistrot !!!
On est à Faka car Nathan arrive bientôt, et je veux faire mon Open Water pour pouvoir aller plonger avec lui dans les fameuses et réputées passes de Garuae (au nord) et de Tumakohua (plus connue sous le nom de Tetamanu, au sud). Elles font partie du top 5 polynésiens, avec des dates précises par exemple pour la reproduction des mérous (le 14 juillet, nuit incroyable où le sol est recouvert de mérous qui pondent et ensemencent à qui mieux mieux, avec tous les requins qui viennent les observer de très près, et surtout les croquer ), ou d’autres moments clés dans l’année. On se réjouit d’y aller pour plonger avec les requins … un peu d’appréhension pour l’instant, mais on vous racontera !!
Donc premiers jours à Faka, à la recherche de la bonne école de plongée. Trois prestataires à choix, j’opte pour un petit business familial très sympa tenu par Marion et Thibaut. Immense privilège : je plongerai seule avec mon moniteur. Tout pour me mettre en confiance, même s’il me dit que dès la seconde immersion, on ira sur le tombant à l’extérieur de l’atoll en profitant des courants, pour découvrir déjà un morceau de grand bleu … ok ok. Et que oui bien sûr, dès la première plongée aussi, on aura des requins autour de nous, oui bien sûr !! ok ok.
Pour pouvoir aller plonger, il faut que j’apporte un certificat médical. Donc je dois aller au dispensaire voir la Toaote (on prononce Toté), la doctoresse. On y arrive assez tôt un lundi matin, et on découvre que c’est le jour des urgences. Je demande à l’infirmier si je peux obtenir un rdvs : mission impossible, son agenda déborde et en plus elle part en vacances à la fin de la semaine … autant dire au-revoir à mon certificat médical. Puis l’infirmier (beau polynésien aux cheveux longs, moulé dans son uniforme, et assumant parfaitement sa féminité) me dit « reste devant sa porte, et quand elle sortira tu lui sautes dessus et tu lui expliques. Elle s’appelle Diane ». Au bout d’une bonne demi-heure, Diane passe la porte, jeune européenne toute blanche et fluette, joli contraste avec les femmes locales plantureuses et dorées par le soleil. Elle m’écoute rapidement et me propose de repasser dans 2 heures, elle me prendra entre deux rdvs.
On revient à l’heure dite, et là l’infirmier m’installe pour me faire un ECG, prendre ma tension, etc … le tout prenant un bon quart d’heure, puis Diane m’accueille dans son cabinet et passe à son tour deux bons quarts d’heure avec moi, pour vérifier ma santé, ok, et aussi partager un moment de discussions variées et raconter un peu son expérience. Ca fait 9 mois qu’elle est là, et semble relativement contente de savoir que les 12 mois de son contrat arrivent gentiment à leur terme. Elle m’explique qu’en fait dans ces îles, où 98% des gens ne travaillent pas et vivent simplement, il vaudrait mieux ne pas avoir charge de responsabilités. Parce que ça complique beaucoup les choses les responsabilités, quand tu n’as aucune marge de manœuvres sur les moyens et les ressources … ca fatigue et ca use.
A la fin de la consultation, elle me tend mon certificat certifiant que je peux plonger, et me pousse gentiment à la porte en me disant au-revoir. Je lui demande alors combien je lui dois et comment la payer, et elle éclate de rire en me disant « c’est un peu ça le problème aussi, les soins sont gratuits, tu ne me dois rien » … !! grand étonnement de mon côté, je viens de consommer pas loin d’une heure de services et de soins auprès de la commune de Fakarava, et tout ça sans débourser un centime ! Que les locaux soient pris en charge par le système d’une manière ou d’une autre, je peux comprendre ; mais que nous et les autres étrangers, popas de mille pays, ayons aussi accès à la gratuité des soins, ça me semble aberrant. Le dispensaire, qui est un service public, ne peut pas encaisser d’argent. Cela semble trop compliqué de trouver un système permettant d’encaisser des sous … Le dispensaire dispense ses consultations, pilules, sparadraps, aspirine, merfen, coton et autres bandages à toute personne qui se présente à sa porte. Sans contrepartie. C’est pour ça que le lundi matin il y a du monde : les gueules de bois du weekend qui viennent chercher leur efferalgan, les petites blessures qui viennent se faire désinfecter et mettre un joli pansement, etc …
On passe quelques jours au rythme de mes plongées, on glande (oui je le dis ouvertement), on découvre les plats des différents snacks, on bouquine, on attend Nathan, on commande son collier de fleurs et son transfert depuis l’aéroport, on tente de faire du kite, mais le vent n’est pas assez puissant pour nous porter, et la barrière de palmiers l’empêche de se poser près de nous.
Le village est tout petit, 650 personnes vivent sur l’atoll … à nouveau un anneau étroit de corail et de sable. Une route d’une quinzaine de kilomètres, rectiligne, entre le reef et le lagon, bordée de cocotiers et autres verdures du coin. Une rue principale, une école, une cantine, le dispensaire, la mairie, une très jolie église (qui propose un office tous les soirs à 18h et le dimanche matin à 9h), les gendarmes, 3 épiceries, 3 écoles de plongée, 3-4 pensions qui accueillent les touristes dans des cabanes plus ou moins luxueuses, bien souvent sans eau courante (en tout cas pas chaude). Les citernes à eau fonctionnent à l’eau de pluie !! Le climat est super agréable, ni trop chaud ni trop frais, les nuages passent assez vite quand il y en a, les grains et leurs baignoires de pluie nous tombent dessus très régulièrement, parfois un seau parfois un bassin olympique. Pas grand-chose à faire à Faka nord, hormis un peu de vélo (et encore), du paddle, aller chercher le pain tôt le matin, guetter l’arrivée du Cobia III (c’est le nom du ravitailleur sur les Tuam du nord) et ses légumes verts, bref, farniente. Meme pas besoin de se lever hyper tôt pour aller au marché … Bon, si tu veux du pain frais, il faut y aller avant 6h …
Un dimanche matin je vais à la messe pour découvrir comment les polynésiens vivent leur relation à l’Eglise. Sous les arches bleu clair du plafond orné de colliers de coquillages, tous les bancs sont occupés. Petits et grands, jeunes et moins jeunes, dans tous les dégradés qu’offrent leur peau colorée par le soleil, dans toutes les tenues simples et fraichement repassées, ou plus fleuries et sophistiquées, chacun participe intensément à la messe par le chant, par la prière, par la communion. On sent qu’ici la vie religieuse est affaire de tout le monde, chacun contribue à un ensemble magnifique. La puissance et la beauté des chants me donnent des frissons, j’aime cette force du clan, des chœurs, du groupe, du « ensemble ». L’office est mené par deux prêtres, qui alternent les langues pour s’adresser à leurs ouailles, le français et le tahitien. Je ne saurai dire si l’un tient les mêmes propos que l’autre, mais j’entends quand-même la ferveur du prêtre dans son sermon sans en comprendre un traitre mot. Celui qui prêche en tahitien le fait en tongs sous sa soutane blanche, et celui qui s’adresse à nous en français est plus classique dans sa tenue, mais il doit avec bien chaud dans ses souliers fermés et ses chaussettes …
Et puis enfin, nous avons la grande joie de retrouver notre Grand Bleu à nous, notre Nathan rayonnant, qui descend de l’avion en surplombant tout le monde d’une tête au moins. Autour de laquelle je m’empresse de passer un magnifique collier de bienvenue préparé le matin même par une artisane du village. Hibiscus, ylang ylang, basilic et autres fleurs de tiaré viennent accueillir ce jeune homme qui se réjouit de nos retrouvailles. 6 mois déjà qu’on l’avait quitté.
On a profité de ma dernière plonge de certification pour que Nathan se fasse un petit « refresh », et du coup on a levé les voiles dès qu’on a pu pour descendre au sud de Fakarava, à Hirifa, où la lagune nous offre un plan d’eau absolument magnifique pour le kite … pas une vague et du vent portant vers la lagune, juste le pied !! On y passe plusieurs jours, entre bords de kite pour l’une et pour l’autre (avec encore beaucoup de marge de progression pour l’une alors que l’autre tire ses bords et remonte au vent allègrement sans assistance, c’est cool !) snorkeling, balades sur la plage et sur le platier, cueillette de coquillages, et puis bien sûr, on se fait le plaisir d’aller plonger à la passe de Tetamanu pour y observer ce fameux « mur de requins ». On a la joie avec Nathan de faire quelques séances de sport régulièrement, dont une fois sur la plage au coucher du soleil … la seule fois !! On s’est cantonné au pont du bateau pour les suivantes, car on est revenus au bateau nous grattant de partout … j’ai compté pas moins de 80 piqures le lendemain … vive les nonos et vive les puces de sable !!!
Nathan n’aime pas trop se baigner dans le lagon, loin de la plage, il a toujours cette crainte des requins qui pourraient passer par là (moi aussi, soit dit en passant) … alors il préfère m’accompagner en canoë quand je regagne le bateau à la nage depuis la plage …
Basé sur un moment partagé, voilà le souvenir qu’il en garde :
La Passe de Tumakohua, Faka sud, offre une plongée assez fascinante ! Incroyable, spectaculaire, et qui fait partie de mes plus belles plongées !
Matthias et son équipe viennent nous chercher au bateau, et nous amène à la passe après 15 minutes, moteurs à fond. On chausse palmes et masque, notre stab et les bouteilles, et on se met à l’eau dans une mer bien remuante, avec 1 bon mètre 50 de creux. Directement dans le grand bleu, après la passe. On commence par les tombants extérieurs, et on rentrera dans le lagon en fin de plongée. Comme ça remue beaucoup, on ne perd pas de temps en surface, on se rejoint sous l’eau . Comme d’hab, je n’arrive pas à descendre malgré mes plombs (peut-être que mes deux combis me font trop faire le bouchon … mais oui, j’ai froid sous l’eau) alors Matthias vient me happer la palme est m’aide à descendre jusqu’à nos 20 bons mètres …
Et là … et là apparaissent dans les nuances de bleu des taches grises, ourlées de noir ou de blanc, qui se précisent et se révèlent comme autant de requins … requins gris, requins pointe noire, requins pointe blanche de lagon, et requin pointe blanche de récif (pas tout à fait le même gabarit), requins nourrice, … pas de marteau mais quelques bordés quand-même. Et ce n’est pas un requin à gauche et trois requins à droite, non non, c’est des requins partout !!! En haut en bas dessus dessous à gauche à droite devant derrière, premier plan, deuxième plan, troisième plan, quatrième plan, il y en a de tous les côtés !!! Ce qu’on appelle un mur.
Je me planque derrière Matthias, le suit du coin de l’oeil, je garde un autre oeil pour Nathan, voir s’il se régale ou s’il est inquiet (c’est la première réponse qui est la bonne) et je me laisse complètement happer par cet environnement invraisemblable.
Quel bonheur de flotter sous l’eau, cette impression de voler, de planer, pour peu on pourrait presque avoir la tête en haut ou en bas sans s’en rendre compte ; le seul bruit : celui de notre souffle, j’inspire tranquillement, j’expire longuement (plus long plus lent me dit Matthias) ; pas de pied à mettre devant l’autre, juste croiser les bras et regarder, observer, savourer.
Il y a foule sous l’eau, foule d’espèces que je ne connais pas, mais je réussis maintenant à identifier plus ou moins à quel niveau je me trouve sous la surface en fonction des poissons qui s’y baladent. On s’arrête au bord d’un promontoire et on s’accroche du bout des doigts au corail pour « se fondre » dans le paysage (tu parles, avec nos colonnes de bulles d’air qui montent droit là-haut, les poissons ont bien compris qu’on est là … mais ils ne bronchent pas) et ouvrir grandes nos mirettes pour enregistrer toutes ces images incroyables. En fait, un requin tout seul, c’est flippant, en tout cas à la surface, mais plein de requins comme ça qui s’observent les uns les autres, qui semblent peinards, qui ne bronchent pas à notre passage, b’en finalement ça ne me fait pas peur. Bon d’acc, y’a le mono avec nous, il les connait par coeur et s’il y avait danger il nous le dirait, mais le calme de tout le monde, hommes et poissons, me gagne et me tranquillise.
Deuxième spot d’observation, on se glisse dans une grotte et on les laisse vraiment nous passer devant, tout près pour le coup. Et puis on on poursuit notre chemin et on finit la plongée tranquillement en passant par le jardin de corail avant de retrouver l’air libre. Magique. Mémorable. Tellement de choses à voir, une richesse sous-marine fabuleuse !
Retour au bateau avec des requins – euh des étoiles – plein les yeux !!
Après Faka, on part se promener quelques jours du côté de Toau, Tahanea et Kauehi, avant de revenir sur Faka pour le retour de Nathan.
Navigations courtes entre les atolls, soit de jour soit une nuit plus un petit bout, c’est bien sympa. Les airs sont là entre les atolls, mais pas suffisamment pour kiter souvent, une fois sur place. Ils peuvent être un peu mollassons pour Myriades, mais lorsqu’il s’agit de nous faire avancer nous avec nos petites voiles (9 ou 12 m2) il nous en faut un peu plus, et bien appuyés plutôt que rafaleux …
Des atolls visités, on en garde quelques souvenirs précis selon les lieux, mais sinon c’est toujours la même histoire : une vague forme rectangulaire ou arrondie, tracée dans le grand bleu outremer, du turquoise à l’intérieur, la forme elle-même dans les tons sable-corail avec un peu de vert en pointillés, et puis c’est tout 😉 Chaque cocotier est unique, je vous l’accorde, mais qu’est-ce qui ressemble plus à un cocotier qu’un autre cocotier ??
A Toau, on s’arrête à différents mouillages, et notamment à l’Anse Amyot, au nord de l’atoll. C’est une fausse passe (enfin, une vraie passe pour les tout petits bateaux) où il y a un somptueux jardin de corail. Ce qui veut dire un vrai aquarium dans lequel nager avec tous les petits poissons de toutes les couleurs. On se régale sous l’eau. Et puis les requins eux aussi se régalent : comme on a pêché un thon juste avant d’arriver, Nathan le vide en fin de journée au cul du bateau. Et ni une ni deux, à peine il jette la tête du thon à l’eau, tous les requins du quartier viennent à la curée ! Un vrai champ de bataille, ils foncent tête baissée les uns contre les autres à la recherche (aveugle) de la moindre parcelle de viande, et il ne fait pas bon laisser la main trainer dans l’eau !
On rencontre Valentine et Gaston aussi à Amyot. Un couple local, tombé en religion il y a plus de 20 ans, amoureux comme au premier jour. Fiers l’un de l’autre. Chez eux, on découvre le moyen d’être autonome sur une petite parcelle de terre perdue en pleine mer : apiculture, cococulture, langoustoculture, cochonculture, et un soupçon d’agriculture pour dire « on mange nos salades » … ils vivent du tourisme (pêchent et cuisinent leur pêche pour les gens de passage) et de la pêche, et puis des dons que leur font les voileux pour leur accueil chaleureux. Enfin, si vous regardez la photo de Valentine de plus près, vous serez éblouis par son sourire !!! Elle en avait marre des photos ce jour-là … il faut dire qu’il faisait hyper chaud, et qu’elle venait de prêcher pendant les 2 heures de messe dominicale qu’elle anime avec son mari chéri, dans leur petite chapelle au bout du monde …
De Tahanea, on retient que c’est un atoll inhabité, ouvert sur la mer par trois passes qui fourmillent de poissons en tout genres. On en n’a pas vu tant que ça, mais par contre, l’eau y est incroyablement cristalline ! Totalement transparente dans les passes, on pouvait aisément voir les fonds depuis le zodiac. Pour profiter un max en toute sécurité, on partait tous les trois en zozo, avec nos MasquePalmesTuba, on sortait de l’atoll par courant rentrant, on se mettait à l’eau sur les tombants ou dans la passe elle-même, l’un de nous s’accrochait au zozo et on se laissait dériver jusqu’à rentrer à nouveau dans le lagon, portés par les courants (qui peuvent être costauds, selon le moment de la journée …).
Donc la variété des passes, et puis le fameux mouillage « Seven », langue de sable et de corail à l’intérieur du lagon, accrochée à la barrière de corail, qui offre des incroyables tonalités de turquoise, du plus clair presque totalement transparent, au turquoise intense presque fluo. A coté du Seven, un tout petit motu qui accueille plein d’oiseaux, totalement sauvage, un pourtour proche de 1 à 2 kilomètres. Le temps d’une petite balade et c’est reparti.
Et puis Tahaneha c’est aussi notre première chasse aux crabes de cocotier, un espèce d’énoooorme Bernard L’Hermite (avec ou sans H, c’est selon) de la super-famille des pagures, j’apprends un nouveau mot. D’ailleurs, allez surfer un peu sur le net, vous découvrirez que les oeufs de ces crabes évoluent en petites larves qui s’appellent des zoés.
C’est un crustacé décapode qui a besoin d’une protection pour son abdomen « tout nu tout mou » quand il est petit, du coup il pique les coquilles des uns et des autres (parfois il y a pénurie de logement …) et qui fortifie son abdomen avec les années, pour finalement vivre sans protection. Il habite dans les buissons proches des cocotiers, et qui à la nuit tombée part en chasse de noix de coco … plusieurs théories existent quant à sa manière de les ouvrir : certains disent qu’il les déplace au soleil pour que la pression intérieure de l’eau de coco, chauffant dans sa coque, la fasse éclater, d’autres disent que les pinces du crabe sont telles qu’elles sont suffisamment puissantes pour ouvrir et faire éclater le fruit.
Toujours est-il qu’en fin de journée, nous partons poser nos pièges à crabes, de simples noix de coco ouvertes en deux, dans des endroits stratégiques où courent les Bernards dans tous les sens, dans les cimetières de noix de coco. Evidemment, pour poser les pièges, il faut d’abord trouver des cocos pleines, et puis les fendre en deux d’un puissant coup de machette ! Tout un art développé par Hervé et Nathan !!
Puis, une fois la nuit tombée, on part à 3 équipages et nous retournons à terre avec nos lampes frontales, nos seaux tourne-vis et marteau, et allons voir si quelqu’uns ont mordu à l’hameçon, croqué dans la pomme ou plutôt dans la noix. … Las, personne au rendez-vous chez nous !! Du coup, on suit les crabochasseurs des autres bateaux sur leur territoire de braconnage, et là miracle, on en découvre plein !! Mais ils sont tous trop petits pour être capturés et mangés … Donc on aura vu, mais on n’aura pas dégusté. Pour notre maigre consolation, il parait que ça a un goût très fort et que c’est passablement écoeurant .. tu m’étonnes ! Vu le régime alimentaire de la bête …
Et puis sinon, avec le recul Tahaneha était un lieu magique, parce qu’on était totalement isolés du monde, sans personne autour de nous, sans réseau, sans distractions terrestres, juste nous et les éléments marins. Seule ombre au tableau : pas de vent pour le kite.
De Kauehi, accessible facilement depuis Tahaneha, on retient un atoll peuplé seulement de 300 personnes, on en voit une quinzaine, plutôt mal en point et vivant dans une pauvreté assez prononcée. On y a rencontré un homme bien entamé par l’alcool mais tellement fier de son jardin !! Il était vraiment heureux de nous raconter que la télé Polynesie la Première est venue faire un reportage sur ses cultures, car il est le seul (dit-il) de tous les Tuamotu à faire pousser ses légumes dans le sable, avec succès ! Des tomates (des vraies des bonnes des rouges bien charnues), des carottes, des salades, des herbes fraiches, des concombres, des choux, des papayes et même des cochons …
Et puis une eau hyper chargée en sédiments, plancton et autres « trouble-eau » et un mouillage pas enchanteur, mais par contre l’immmmmmense joie de découvrir pour la première fois des raies manta ! Elles ont nagé autour de nous pendant une bonne demi-heure, bon d’accord on les a un peu suivies et re-suivies, mais c’était tellement fascinant !!!
Les observer voler, planer, se déplacer sans effort, envie de toucher et de caresser leur dos musclé dont les côtes saillaient comme le torse d’un très grand homme, les voir virevolter dans les éléments pour se nourrir et filtrer un maximum d’eau, c’était vraiment impressionnant. Magique.
Et puis retour sur Faka, pour malheureusement déjà remettre notre Nathan dans son avion, c’était trop court, mais c’était bien !!
Mmmmmmh … que de souvenirs partagés pendant ces quelques semaines, et le très grand plaisir de vivre ces semaines dans leur quiétude et le bonheur d’être simplement ensemble, les uns proches des autres, les uns à l’écoute des autres. Merci mon Lu.
OMG!!! Quand je lis tes récits de plongée avec des requins… Je t’aime mais tu m’agaces quand même un peu beaucoup 🙂
Notre rêve à Thomas et moi!
Bien cool en tout cas de te lire, d’avoir des news – bon, j’en ai en direct par Cam, aussi, hein – et de rêver devant les atolls.
Es-tu rentrée en contact avec ma cops Judith à Tahiti?
Plein de bises rolloises.
Je me baigne aussi mais elle est moins chaude et le fond de l’air plus frisquet, surtout avec la bise
Catherine