Nous sommes partis de Bormes en debut d’aprem, un jour du début du mois de juillet, et avons pris la mer dans la brume, direction Calvi.

Nathan avait tant envie de revoir la Corse, de se baigner avec délice dans les eaux turquoises, rocheuses et poissonneuses, de découvrir un bout de côte qu’il ne connaissait pas encore : Calvi, Girolata, Sagone, puis Ajaccio …

Sur cette route : des roches rouges, ocre puissant, terre brûlée, terre aride, roche sèche et tranchante, la réserve de Scandola et ses oiseaux royaux, nichant face à l’immensité de la mer, en haut des falaises escarpées tombant à pic dans l’eau, se prolongeant en falaises sous-marines, des rochers dont on peinerait à dessiner les contours s’ils n’existaient pas comme cela, éclatés, déchirés, pulvérisés puis solidifiés dans des formes improbables …

Puis le golfe de Porto, tout doux, tout bleu après tout ce rouge. Côte vallonnée, dégringolant tranquillement dans l’eau turquoise et bleu outremer, le bleu céruleum étant bien sûr convié pour illuminer ces teintes marines. Tout au fond de la baie, nichées derrière une tour génoise et son gros rocher : le tout petit village de Porto, trois maisons deux hôtels et cinq restaurant, et puis une immense plage vide, avec quelques parasols en plein cagnard ..

Une courte semaine hors du temps, à nous laisser porter au gré du vent, envoyant tour à tour Grand Voile (GV), Génois (GE) et Code D (CD), et à savourer l’eau cristalline de cette magnifique côte.

Arrivés à Ajaccio, nous ramenons Nathan à l’aéroport, sniiiif sniiiif, et nous accueillons Camille, Christian, Thomas et Loic.

Départ à six vers le sud de la Corse, petit stop dans la petite crique de Cacalu, calme, silencieuse, peu de bateaux, avec Herve qui nous fait chanter les cigales à fond, et nous repasse toutes les chansons et bons vieux morceaux de son répertoire. Le rhum aidant, prolongeant la soiree, nous finissons par nous mettre d’accord sur le fait que le Ti-punch est meilleur sans glace 😊 … Et puis surtout, qu’on ne s’arrête jamais sur un chiffre impair quand on compte le nombre de verres que l’on boit … !

Cacalu, puis Porto Pollo où des chanteurs corses qui nous racontent l’histoire de leur joli pays à quatre voix et quelques guitares, moment magique, vibrant, intense. Passé Propriano, le vent fort annoncé nous pousse à avancer assez vite, et nous nous mettons à l’abri dans le minuscule port de Pianottolli, tout près de Figari, où nous sommes accueillis par une garde-port cherbourgeoise. Trois femmes aux commandes de ce petit port, trois joyeux caractères.

Bonifacio, ses falaises de calcaire blanc, perchée au dessus du vide, en alerte au dessus de l’horizon guettant les navires entre les Lavezzi, la Sardaigne et l’ouest de la Corse.

Entrée sportive au port par fort vent, les calanques offrent un spectacle magnifique et une planque gourmande pour deux jours, en attendant que ça se calme.

Immense plaisir de retrouver Steph notre jolie cousine et de faire la connaissance (enfin !!!) de son chéri Mika.

Après avoir goûté les gourmandises corses aux bonnes tables de la région, nos rollois chéris reprennent la route pour retrouver le Léman, et nous poursuivons la route en direction de la Sardaigne.

Tentative de stop aux Lavezzi : trop de vagues, trop de bateaux, grrrrr … on file au sud-ouest. Arrivés au Capo Testa, le vent nous contraint à nous mettre à l’abri pour 2 nuits. J’en profite pour aller marcher un peu à la pointe du cap, où je découvre des roches incroyables, rondes, lavées et polies par le vent, la pluie, la mer, des formes érodées, presque charnelles, sensuelles.

Petit stop à Isola Rossa qui nous inonde de sa lumière rouge, incendiaire en fin de journée, puis départ pour la réserve d’Asinara, lieu hors du monde, hors du temps, hors de tout.

Îles désertiques ayant été tour à tour lieu de quarantaine, prison, puis repaire de bandits. Aujourd’hui c’est une réserve où cohabitent ânes sauvages, oiseaux indigènes et quelques garde-côtes.

Direction Alghero avec un petit stop à Porto Corte, nous longeons des falaises incroyables, à pics vertigineux.

Alghero, arrivée de nos amis Samantha et Cédric, avec leurs joyeux juniors Gwenaëlle et Gabriel.

Balade en ville, supermarché en taxi pour lester le bateau de quelques denrées, marché aux légumes et départ pour une semaine de cabotage, beaucoup de mouillages prévus et peu de ports. C’est l’inverse que nous ferons, le vent s’étant fortement invité tout au long de la descente vers l’île de Carloforte.

Un accueil peu cordial dans l’anse de Bosa nous pousse à partir à la chasse aux glaçons pour savourer un bon petit Spritz à bord. Laissant Hervé seul à bord dans la crique, il nous rejoint finalement sous escorte militaire à l entrée du port, car ces messieurs en costume venaient d’émettre une alerte “tempête”.

Nous décidons donc de filer “droit en bas” et d’avaler d’une traite les 2-3 étapes prévues, afin de nous mettre à l’abri du vent dans un lieu sympa. Nous atterrissons à Carloforte, petite ville adorable et super accueillante. Des Sardes très chouettes, des ruelles pittoresques, une balade à vélo pour explorer le sud de l’île, la rencontre au port de 2 équipages lausannois skippés par deux Morgiens, des glaceries délicieuses, des vins fins et goûtus, matchs de babyfoot et flâneries en ville, on se régale.

Le vent se calme. Enfin. On repart.

Direction la plus belle plage du sud de la Sardaigne. Problème : elle est sur territoire militaire. Pas grave, on tente vu que le site de l’office du tourisme dit “mouillage autorisé en été”. À peine arrivés, tout le monde saute à l’eau tellement elle est belle, et surtout, on est seuls !! 10 minutes plus tard : sirène annonçant l’arrivée de la navette militaire, nous sommes priés de dégager rapidement … On moins on aura eu le temps de faire plouffff ….

Quelques haltes sympathiques, un magnifique mouillage à Capo Malfatano, Herve s’amuse avec le drone et réalise une jolie petite vidéo. L’eau est incroyablement chaude, transparente, une vraie piscine.

Arrivée à Cagliari sous bon vent, nous découvrons une vieille ville assez jolie, pentue, avec des ruelles bien italiennes où il fait bon se balader, à l’ombre … Nos amis s’en vont, nous restons un jour sur place et remettons les voiles pour cette fois découvrir la face Est de la Sardaigne.

À ce jour, nous n’avons vu aucun dauphin depuis que nous avons traversé sur Calvi, globalement très peu de voiliers en Sardaigne, et avons une météo clémente malgré les quelques jours de fort vent.

Les côtes se suivent et se ressemblent, alternance par moment de douces pentes rocailleuses, sèches, arides, mêlant les ocres et les verts moussus, vêtues de buissons épars, petites touffes vertes et basses, résistant tant bien que mal au climat sec et ensoleillé, et à d’autres moments falaises magistrales, verticales, surplombant l’eau, semblant flotter au dessus de la surface, ou encore roches rouges et déchirées. La Corse est quand-même plus verte que la Sardaigne, plus montagneuse aussi et plus souvent habillée de quelques nuages. Et il nous semble que la Sardaigne (le sud en tout cas) offre plus de criques turquoises et longues plages de sable blanc au bord desquelles on peut mouiller et savourer les vents dignes d’un fournil. Au bord de ces deux îles, la vie y est douce avant 10h et après 17h, qu’on se le dise …

La suite prévue : remonter par la côte Est la Sardaigne puis la Corse, avant de retraverser vers la France pour retrouver nos lulus et reprendre le boulot. Mais ca, c’est dans quelques semaines, et en attendant : Carpe Diem 💜

One comment

  1. Bonjour,

    je vous ai envoyé le même message par messenger et email. Je le répète ici brièvement. J’aurais souhaité échanger avec vous sur l’allure 45 car nous sommes sur le point d’en acheter une.

    Bien à vous et joyeuses fêtes

    T. Ripoll

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *