Nous voilà arrivés au bout d’un joli premier périple.
Retour en terres connues, aux horizons déjà parcourus, odeurs familières, chants évocateurs -celui des cigales- températures idéales, parfums délicats et eaux transparentes.
Avant d’arriver dans ces lieux enchanteurs, nous avons quitté l’Espagne sous grand voile et génois dans des airs de cinema. De quoi savourer la fin de la journée dans une douceur fabuleuse, guettant thons et dauphins. Les bonites, on les a vu chasser, pêcher, sauter dans tous les sens, mais jamais mordre à nos hameçons. Et les dauphins nous ont envoyé leurs cousins ce soir-là : de jolis globicéphales noirs et gris nous ont accompagnés quelques temps.
L’équipage a savouré coucher de soleil et lever de lune sur une mer d’huile, a croisé différents cargos de près ou de loin, puis à nouveau lever du soleil et coucher de lune. Notre nuit s’est passée sur une mer “glacis” comme disent les sudistes.
L’arrivée paradisiaque sur les calanques de Cassis tôt le matin vaut tous les bonheurs du monde.
Nous y avons goûté avant que débarquent navettes et bateaux touristiques, puis nous sommes réfugiés le long d’une plage sympathique mais peuplée de méduses …. Baignade sous escorte !!
Après Cassis, direction La Ciotat où nous avons eu le bonheur de retrouver nos Zens préférés pour une super soirée. Notre mini-réservoir de 110 lt nous oblige régulièrement à être au port … Le lendemain re-bonheur : mouillage dans la baie des Langoustiers à Porquerolles, ça ressemble furieusement au paradis !
Samedi, nous retrouvons l’équipage de Stereden à la plage de Notre Dame et après un petit apero, nous décidons d’en prendre un plus sérieux à Bagaud en fin de journée. Joli bord sous Code D, et malgré tout Stereden est bien plus rapide. Bravo Capitaine Moustache 🙂
Le temps file, SegoLau remontent déjà dans la navette pour rejoindre le continent, et nous hissons les voiles après un dernier bain dans les îles d’Or, pour rejoindre le port de Bormes les Mimosas, où Myriades est maintenant à quai en attendant la suite des aventures.
Dans les projets, la Corse, la Sardaigne, la Sicile, les Baléares et autres endroits magiques à re/découvrir avant de partir pour des contrées plus lointaines … Les horizons ne sont pas tous définis pour le moment.
Il va falloir remettre des chaussures à nos pieds, un toit sur notre tête, rejoindre une réalité que nous avions quittée avec plaisir pour en découvrir une autre : celle du convoyage. Nous disions dernièrement que le convoyage n’a rien de vacances, c’est vrai. La tête n’a pas le temps de s’échapper, les pensées ne peuvent se tricoter et se développer quand le quotidien se concentre sur la nécessité d’avancer, emmagasiner des miles, s’assurer que l’équipage et le bateau vont bien, … Rien à voir avec les temps de vacances où justement on peut se laisser porter, buller, flâner … et dans ce vide une nouvelle réalité peut prendre forme … Je me rejouis des prochaines vacances
Retour ce week-end sur le sol helvétique pour enfin célébrer les 18 ans de notre Nathan et le retour de Hugo à la maison, retrouver nos amis adorés et familles chéries, reprendre le chemin du turbin et retrouver nos quotidiens urbains.
Ce voyage a été magnifique, immensément riche, à la fois trop court et très long, doux et sauvage, solitaire et riche en partages, épuré et très intense, confortable et gourmand, on en a savouré chaque instant.
2215 miles nautiques, soit plus de 4000 km … C’est bon, mon marin de mari va pouvoir valider mon permis hauturier cette fois et attester que même sous 33 noeuds de vent, je garde mon cap au milieu des cargos, même si je grince des dents
J’ai hâte, nous avons hâte de partir à la découverte encore et toujours de nouveaux horizons, de nous retrouver seuls en mer dans cette immensité bleue, et nous connaissons aussi notre bonheur de vous retrouver et de partager avec vous ces aventures.
Alors à très vite, et tous, autant que nous sommes, sachons apprécier ce que la vie nous offre et tous les trésors, petits et grands, que nous pouvons découvrir tout au long de nos chemins.
Des myriades de bisous heureux, du fond du cœur.