Haha, mais ça veut dire quoi, ça ? De SF à SD ?

Eh bien ça relate nos quelques navigations et découvertes, le long de la côte pacifique américaine, entre San Francisco et San Diego. A peu près 450 miles nautiques, donc pas loin de 850 km par la mer.

Partis le 6 mars de San Francisco, on est descendus tranquilles jusqu’à Monterey, où on a passé une semaine (une semaine !!!) au port en attendant la fenêtre météo favorable pour continuer la route au sud-sud-est. Les vents en ce moment tournicotent dans tous les sens, les dépressions n’ont pas une route méga stable, donc on se prend un peu de nord et un peu de sud en alternance, mais jamais suffisamment de jours de nord pour pouvoir s’élancer sereinement.

Et puis la mer … b’en elle est bien agitée dans tous les sens avec ces vents qui changent sans cesse, donc les vagues résiduelles de vent ne vont pas toujours dans le même sens que la houle bien formée (3 à 4 mètres) … autant vous dire que naviguer entre San Francisco et Los Angeles n’est PAS une partie de plaisir. On se fait balloter comme les bonhommes Culbutos, mais on n’affiche pas leur sourire.

Monterey, c’est une petite ville sympa, au bord d’une côte découpée, assez touristique. Son aquarium parait-il est très bien, mais on préfère pédaler et flâner à l’extérieur, puisque le soleil est là !! John Steinbeck lui a fait pas mal de pub dans ses différents romans.

Depuis Monterey où on passé pas mal de temps à bricoler encore le bateau et à se balader, on est allé visiter Carmel, jolie petite bourgade touristique logée le long de la côte, nichée dans une végétation assez proche du Sud de la France. C’est un gros village, une mini-ville, qui rassemble en quelques rues tous les commerces et les restaurants dernier cri, et qui pour tout le reste de sa superficie abrite des maisons toutes plus cossues les unes que les autres, bien abritées sur leur parcelle, cachées derrière buissons, barrières, haies et autres murs de séparation. Ici, c’est chacun chez soi, et pour le paraître, on fait vite un saut en « ville » avec sa « petite » voiture.

Après Carmel, un peu de route pour descendre le long de cette magnifique côte jusqu’à Big Sour, et puis retour. Ca ressemble à l’Ecosse, ou à l’Irlande (j’en sais rien en fait, je n’y suis jamais allée), c’est vert, les falaises surplombent un océan bien remuant, c’est plutôt inhabité, c’est venteux, c’est vivifiant, c’est plein de lumière, c’est magnifique.

Départ de Monterey le 14 mars au matin pour arriver à Santa Barbara le 15 à minuit. Les vents n’étaient pas ceux attendus, on avait pris 2 ris dans les voiles par précaution (annoncés 25-30, on a eu 1 heure de 20-25 et puis après plus rien) on s’est fait pas mal de moteur. Quand les airs sont revenus on a renvoyé la GV et le génois, joli bord qui filait bien, jusqu’au gros souffle à 35 nœuds qui nous a balayés au milieu d’un champs de plateformes pétrolières, espace qu’on était obligés de contourner au près … donc comme d’hab, sans gilets et sans équipement, on s’est retrouvés de nuit comme des cons à manœuvrer pour aller réduire la voilure. On ne nous y reprendra pas ! jusqu’à la prochaine fois …

Deux jours à Santa Barbara pour visiter cette petite ville charmante, rasée il y a cent ans par un gros tremblement de terre, et reconstruite dans les années 20 avec une tendance très hispanique. Ville basse, il n’y a quasi pas d’immeubles, tous les murs sont peints de blancs, toits de tuiles rouges, végétation typique des villes chaudes et peu mouillées (plantes grasses, palmiers, cyprès, bougainvilliers, cactées en tous genres, pins parasols, chênes lièges …) c’est plutôt un régal pour les yeux et pour la circulation en vélo.

Visite à la Mission de Santa Barbara, l’une des 120 missions installées en Californie par les « conquistadors ecclésiastiques » , la plus belle parait-il. En aparté : On a un gros problème sur le bateau : lors de notre dernier séjour à la maison, on est allé visiter Notre Dame de Paris récemment rénovée. Aussi, quand vient l’heure de visiter des ouvrages architecturaux et monuments religieux aux USA, on a un référentiel un peu particulier … mais on n’est pas là pour comparer, on est là pour découvrir, pour apprendre autrement, et voir « comment ça se passe par ici ». Donc on pédale une bonne demi-heure pour aller la visiter, et on découvre un tarif d’entrée assez prohibitif qui nous fait faire demi-tour … mais j’avoue que notre curiosité n’a pas été très fortement titillée.

En revanche, sur le retour, on est allé visiter le palais de justice, et là : magnifique ! le bâtiment a fait partie des édifices reconstruits après le tremblement de terre, et il a été très bien restauré ! Peintures splendides qui relatent l’histoire de Santa Barbara, fresques gigantesques, architecture à tendance mauresque, catèles et mosaïques de qualité, clocher qui surplombe la ville et permet un joli aperçu des toits de tuiles rouge, salle des cloches visibles avec tout le mécanisme des aiguilles, déambulatoire et promenade des pas perdus donnant sur un beau jardin … il a fait bon y flâner et visiter.

 

Balade en mode jeu de piste dans la ville, à la découverte des maisons réalisées par un architecte Jeff Shelton, natif de Santa Barbara. Des réalisations joyeuses et harmonieuses, ça fait du bien de voir du « beau, pensé, réfléchi » dans ce pays où très souvent les maisons semblent conçues de manière utilitaires et confortables, avec principalement du bois et de la tôle. Ici la ville donne envie d’être parcourue.

Le 18 mars, arrivée à Los Angeles !! on s’y arrête ne sachant pas trop comment ni quoi visiter dans cette ville, qui est tellement gigantesque qu’il est compliqué de concentrer une visite avec des intérêts particuliers en quelques jours. Le moindre lieu qui nous attire nous demande 1h1/2 de voiture (qu’on n’a pas) ou des temps incroyablement longs de transports en commun, et tout aussi long à vélo … Les guides touristiques nous indiquent des centres d’intérêts dans lesquels on ne retrouve pas trop les nôtres, on décide finalement d’y faire une très courte halte pour pouvoir nous rapprocher au plus vite du Mexique, qui est quand-même la destination principale de cette saison.

On sort les vélos le temps de longer Venice Beach, pour remonter jusqu’à Santa Monica Pier, on flâne au rythme local, celui des rollers, des skateurs, des voitures à pédales et des innombrables boutiques racoleuses le long de la plage. Le soleil brille haut dans le ciel et fait rayonner toutes les couleurs plus clinquantes les unes que les autres, que ce soit celles des tenues vestimentaires, des chapeaux, des devantures, des maisons, des maillots de bain ou des palmiers.

20 mars, on se fait une magnifique journée de voile pour rallier l’ile de Santa Catalina, où on s’arrête à Two Harbors pour deux nuits. Ô bonheur ! on retrouve la nature, le rythme de l’eau et du vent au mouillage, la végétation n’est pas encore brûlée par le soleil, le relief est là mais pas trop imposant, l’eau est attirante, ça semble bien cool !

On est à la bouée E09. C’est important de le savoir, parce qu’on découvre en fait qu’il y a 800 bouées sur les quelques kilomètres de côte … qui toutes appartiennent à la même société qui en a fait un vrai business. 75 $ la bouée pour la nuit, sans accès à l’eau ni à l’électricité, il n’y a pas de ville, juste un village de vacances, et puis des kilomètres de piste de terre pour aller crapahuter sur l’île et faire de belles randos. C’est un assez bon business model … Enfin bref, ça fait énormément de bien de se retrouver à nouveau dans cet environnement qu’on aime particulièrement : loin de tout, proches de la nature.

Premiers bains de la saison ce matin, sous le soleil exactement !! le premier, glacé, à 13.4, et le second, quelques heures plus tard, délicieux, un tour d’annexe à la nage, mais toujours à 13.4. Le soleil était bien là pour me réchauffer.

21 mars, on se balade sur l’ile, on se dégourdit les gambettes, on grimpe de 400m pour aller voir « depuis là-haut » ce qu’on y voit, on croise des panneaux « attention aux bisons, aux serpents à sonnette … » ok, on ouvre l’œil et l’oreille … La végétation est rase, la terre pas encore brûlée donc le paysage est plutôt doux à regarder. Vallonnée, l’ile permet différentes perspectives, d’un côté le Wild Pacific, et de l’autre côté le continent américain, la longue étendue de Los Angeles, sous les brumes et les nuages. Nous on est sous le soleil, exactement !

22 mars, on décide de se rapprocher du sud-est de l’ile pour raccourcir la route à courir quand on partira sur San Diego. On mouille dans la crique de Button Shell, que le Harbour Master nous a recommandé, et là, oh surprise, une fois encore, on tombe sur des « gentils ricains » qui brandissent haut et fort leur acte de propriété, pas le droit de mettre pied à terre … En fait, on apprend que le bord de mer est public sur tout le tour de l’ile, jusqu’à la hauteur de la ligne de marée haute … et après : privé ! autant dire que ça limite les balades …

23 mars, on arrive à Avalon, et là : ouhaaahou, on passe un déhanché de colline, et on retombe d’un coup d’un seul « dans le Sud de la France, du côté de St Tropez ». Village touristique à l’envi, starlettes en tous genres, boutiques attrape-nigauds, et un nombre incalculable de bouées dans le port, collées les unes aux autres. On n’a pas le choix, pas de mouillage possible dans les environs (les fonds sondent à +de 50 mètres), on est obligés de prendre une bouée pour la nuit, puisque le départ pour San Diego est prévu demain, avec du vent.

24 mars, départ à 6h30 pour San Diego. Le vent annoncé n’est pas là, une fois de plus, on part au moteur. Traversée de 70 miles, on en fait finalement une belle moitié sous voiles. Enfin, sous voile, sans S … comme on a le vent en plein tableau arrière, on ne hisse pas la GV, et on utilise uniquement notre génois ou le Code D quand le vent le permet (jusqu’à 15-18 nœuds). Donc seule la voile avant est en l’air, travaille, se gonfle et se dégonfle au gré du vent.

Arrivée à San Diego en fin d’aprèm pour quelques jours, le temps de parcourir quelques quartiers de la ville à vélo, de faire les appros (encore ???, mais vous ne pensez qu’à bouffer à bord de Myriades !!!), de visiter le quartier de Gaslamp, assez hétéroclite au niveau architectural, avec des jolies façades qui attirent l’œil et des choses moins réussies, une espèce de melting pot, truffé de bistrots, et de lieux attrape-touristes. On est passés aussi par le « Old Town » (une espèce de quartier complètement « fake » où les maisons historiques ont été reconstruites, saloon, bureau des orpailleurs, etc … pour donner un aperçu de ce à quoi la ville ressemblait il y a … 150 ans ?
Un truc incompréhensible (à mes yeux) à San Diego : l’aéroport est en plein centre-ville !!! donc on a tourné autour de ce fameux lieu sans intérêt pour pouvoir visiter le reste … On circule en vélo, les distances sont immenses, on voit peu de la ville finalement … on y a assouvi notre curiosité basique, on n’est pas allés visiter les musées ni fait 6 heures de vélo par jour pour visiter tous les environs. C’est pourtant une ville chargée d’histoire, la 8ème la plus peuplée des USA, les Espagnols sont arrivés ici en 1500 et des brouettes, le territoire a appartenu aux USA et aux mexicains et à nouveau aux USA, et depuis longtemps, c’est une ville qui grandit au son du clairon militaire, du commerce maritime et du tourisme. Donc … on aurait pu y passer plus de temps.

Et pour souligner l’importance militaire locale, en quittant San Diego, on s’est retrouvé juste entre deux navires de guerre américains … complétement futuristes les engins … hyper profilés, totalement hermétiques, furtifs à souhait, incroyables.

28 mars, départ à 6h30 pour Ensenada. Pas de formalités particulières pour quitter les USA (quitter les USA !!!! yeahhhh), on part avec le supposé vent annoncé (on part donc sans vent) pour 70 miles nautiques, avec une mer encore très balançoire … navigation en mode Culbutos un bon moment, et puis quand on a pu envoyer la bulle rouge en l’air, le bateau s’est un peu stabilisé et la navigation était chouette.

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