Dans le cadre de mes interventions en qualité de Business Coach sur le sujet de la Transition Professionnelle, j’ai été invitée il y a quelques temps à témoigner sur ce que voulait dire pour moi passer d’un rêve à la réalité d’une nouvelle vie. Je vous livre ici mon partage, portes graaaandes ouvertes sur l’intime.
« Dans un moment de découragement ou après une bonne période de réflexion, qui n’a pas rêvé de tout laisser tomber, de mettre la clé sous la porte et de partir sac au dos, ou en bateau, loin des réalités du monde professionnel ? Passer du rêve à sa concrétisation est un voyage remuant, qui apporte son lot de bonheurs tout comme son lot de challenges. »
Je suis Mélanie, 53 ans, j’ai un mari-capitaine avec qui je navigue depuis 30 ans, deux grands gars qui ont fini leurs études et qui vivent en Suisse.
Diplômée de l’École Hôtelière de Lausanne, j’ai travaillé en qualité d’acheteur dans la restauration collective, puis dans les Ressources Humaines au sein d’une multinationale.
La voile a toujours fait partie de mon univers, de manière récréative et constante.
Il y a 5 ans, j’ai quitté le solide plancher des vaches pour 3 ans, et je suis encore en mer, en voyage autour de la terre. Et comme nous sommes encore en mer, c’est bien la preuve que nous y trouvons mille choses positives.
Juliette m’a proposé de venir vous rencontrer aujourd’hui car il lui semblait intéressant que je puisse partager avec vous un bout de mon histoire, un bout de ce qui a été un rêve et qui s’est transformé en projet, puis un projet qui s’est concrétisé et qui est aujourd’hui ma vie.
Elle me propose d’ouvrir une fenêtre sur mes intériorités et mes réalités, car un rêve, puis un projet quel qu’il soit, ne cesse de nous mettre face à des questions, nous envoie des doutes en pleine figure (les nôtres et ceux des autres), révèle et libère nos craintes, nous met face à des gouffres et des montagnes.
Et même si on parle au départ d’un rêve, de quelque chose qui nous attire, nous met des étoiles dans les yeux, qu’il nous porte et nous donne envie d’aller de l’avant, de nous mettre en chemin, eh bien on navigue sur des eaux qui sont rarement calmes quand on prépare un nouveau départ.
C’est intéressant de faire un parallèle entre le rêve d’un voyage autour du monde, et les périples que l’on vit quand on parle de transition de carrière. On y trouve les mêmes étapes, et je trouve aussi beaucoup d’interrogations similaires.
Vous connaissez toutes et tous la courbe du changement, qui est accompagnée par celle du deuil. On passe par la phase de questionnements des deux partenaires (je fais mon bilan, j’en tire mes conclusions, tu fais ton bilan, tu en tires tes conclusions, que « Tu » soit mon partenaire de vie ou mon partenaire professionnel).
Puis une prise de décision (je pars, tu pars, je démissionne, tu me licencies), voir un choc.
Et puis la fameuse phase douloureuse du deuil, avec son lot de tristesse, de colère, de déni (et bien qu’étant en mode « on part en voyage » les deuils sont nombreux à faire aussi …
La tristesse oui, la tristesse de mettre un point final important à notre vie de famille, la tristesse de quitter nos amis, la tristesse de quitter mon monde professionnel …
La colère, b’en oui la colère aussi même dans un projet comme celui-ci, colère contre mon mari (mais ça j’en ai pris conscience plus tard) qui me forçait à changer mes propres projets, qui me forçait à vivre des choses contre mes valeurs (comment une maman louve peut vivre loin de sa tribu ?), lui qui me forçait à dépasser un principe fondamental de ma vie « tu seras indépendante ma fille » et là, je me retrouve à dépendre entièrement de lui, je n’ai plus de travail …
et puis le déni, haha le déni … j’ai cru qu’il était finalement facile de partir et de faire « comme si », comme si on part en vacances, comme si on ferme juste la maison pour quelques jours, comme si je n’avais pas peur, comme si j’étais forte … comme quoi le déni se cache souvent en nous même si on se dit que non !
En phase de projection, on construit, on reconstruit, on imagine, on fantasme, on se documente, on rêve aussi, et on commence à réfléchir à des pistes plus concrètes.
Et puis dans la phase de concrétisation du projet, on entre dans les apprentissages, on aborde toutes les nouveautés, on s’équipe.
L’acceptation, elle, se balade de phase en phase, d’étape en étape, elle vient elle part, une acceptation amène à une autre étape de remise en question et d’interrogations, de peurs et de prises de décisions, et puis on continue, de marche en marche, vers la réussite. On trouve mille plaisirs tout au long de ce chemin, dans le quotidien comme dans la projection.
Il ne faut pas croire qu’on traverse ces phases qu’une seule fois, au moment du départ … non non, ça revient, de manière cyclique, et chaque fois, on revit tout ça mais différemment, avec un peu plus de bouteille, de recul, d’agilité et de confiance.
C’est intéressant aussi de réaliser à quel point un tel projet peut être vécu de manière très différente entre deux partenaires, et à quel point les motivations, les énergies, les valeurs, les timings peuvent diverger.
Nos écologies internes ne sont pas forcément alignées, malgré un projet commun. L’objectif final est clair pour toute l’équipe, mais les moyens de l’atteindre peuvent être multiples et variés, dépendant de chaque personne.
La garantie d’aboutir correctement dans un projet commun nécessite à mes yeux que chacun se définisse dans ses besoins, se respecte dans ses différences, et écoute sa propre météo interne. Être conscient de ce qui se joue en nous permet d’aller vers la victoire en prenant les bonnes décisions.
Pourquoi je vous parle de rêves ? En quoi les rêves sont-ils importants pour notre avenir ?
Rêver permet de vagabonder, de voyager, d’ouvrir mille options sans aucune restriction ; rêver permet à des intentions d’émerger ;
Rêver permet d’imaginer, de s’imaginer soi, de se projeter dans un contexte futur qui nous appelle, qui nous donne envie, qui nous rend curieux de ce que nous pourrions vivre ;
Rêver permet de mobiliser tous les sens de notre imagination, par exemple en mobilisant le regard, visualiser un nouveau paysage, l’environnement dans lequel notre rêve se déroule, en voir l’agencement ;
par exemple imaginer les sons inattendus ou désirés, favoriser l’évasion en imaginant les oiseaux chanter, en écoutant les loups hurler dans les steppes enneigées ;
par exemple rêver d’un goûter gourmand permet déjà à vos papilles de saliver à l’idée d’un délicieux carott-cake ou d’un soufflé au chocolat ; rêver d’un treck dans le désert met vos jambes, vos bras, vos muscles en alerte, imaginer le soleil sur votre peau vous réchauffe déjà, vous vous sentez bien.
Au-delà de la mobilisation de tous nos sens, rêver, imaginer, projeter, visualiser ces futurs possibles permet de créer une première fois cette prochaine réalité, virtuelle dans notre esprit, et en le faisant, nous préparons déjà votre cerveau à rencontrer cette réalité-là.
Visualiser votre futur, votre futur vous, votre futur succès, vous permettra de passer plus facilement à l’action, car vous aurez déjà fait le chemin de création, le chemin pour aboutir, vous aurez déjà surmonté les différentes étapes qui vous mènent à la concrétisation de votre projet, votre cerveau aura déjà des « réflexes » qui vous permettront d’aller plus vite et plus facilement du point A au point final.
Rêver, puis projeter, puis visualiser vous aidera à définir les intentions qui sauront mobiliser votre énergie, vos émotions, votre force motrice, tout l’intangible en vous qui vous permettra d’atteindre vos objectifs.
Vous vous demandez peut-être comment le rêve est entré dans ma vie, et comment il s’est transformé en projet ?
Eh bien de manière très transparente, ce projet est né du rêve de mon mari. Rêve dont il m’a parlé très tardivement dans notre vie de couple et de famille.
Pour moi, biberonnée aux dictats parentaux « tu seras indépendante ma fille », il a toujours été évident que je mènerai ma vie tambours battants jusqu’à mes 60 et quelques ans, menant de front vie professionnelle à 100% et vie familiale avec plein d’enfants.
J’ai donc travaillé depuis toujours à temps plein, nos fils sont nés lorsque j’avais 24 et 28 ans, j’ai fait mon bonhomme de chemin sans plan de carrière mais avec l’envie incessante de découvrir, de grandir et d’évoluer dans mes rôles, dans le milieu des Ressources Humaines.
En parallèle à mon travail, je me suis formée régulièrement, et dans les outils que j’ai voulu acquérir pour mieux accompagner les équipes en entreprise, j’ai obtenu ma certification de Coach en Transition Professionnelle. Ce qui m’a amenée à réaliser que j’étais en totale inadéquation avec l’environnement dans lequel j’évoluais, et que la seule issue possible si je voulais vivre et non plus survivre, c’était de démissionner.
Forte de mes nouvelles compétences, énergie, volonté, motivations, j’ai pris le statut d’indépendante et j’ai offert mes services aux entreprises et aux particuliers concernés par la thématique de la Transition Professionnelle.
J’ai pu accompagner des employés venant d’être licenciés, des hommes et des femmes en recherche de leur futur professionnel, le changement étant subi ou choisi.
Ni l’un ni l’autre sont faciles et simples à vivre.
De mon côté, j’avais choisi, c’était donc plus confortable ; et surtout j’étais au clair avec qui j’étais, ce qui me mobilisait et me faisait envie professionnellement, donc trouver l’énergie pour concrétiser mon rêve n’était pas du tout difficile. J’ai créé mon entreprise Talenting.ch, avec des projets plein la tête.
Et c’est à ce moment que mon homme a débarqué avec son propre ras-le-bol, et qu’il m’a fait part de son rêve, en me proposant de « partir faire un petit tour du monde en bateau à voile » lorsqu’il aurait 50 ans … diable ! Donc moi 48 … mais pourquoi tout à coup maintenant à 50 ans, alors que depuis des années nous nous disions « on naviguera quand on sera à la retraite ». Son ras le bol était trop important, et nous avions un petit coussin financier qui nous permettait une échappée de quelques années. Je l’ai donc encouragé à s’écouter et à reprendre sa vie en mains.
Ok. Oups. Télescopage de rêves…
Réalités plurielles et antinomiques, donc nécessité d’aligner nos rêves et de se mettre d’accord sur la route à suivre. Nos enfants vivaient encore à la maison à ce moment, leurs études n’étant pas terminées. La proposition initiale à laquelle j’ai dit oui était un voyage d’un an. Une seule année. Donc oui sans hésiter.
C’est là que le rêve a commencé à être articulé, pour tenter de le transformer en projet « concrétisable ». C’est là que nos valeurs, nos motivations, nos temps personnels, nos ancrages, nos mondes se sont révélés différents.
Assez rapidement mon mari, devenu Capitaine entre temps – puisqu’un projet doit avoir un chef de projet- a revu la durée du voyage … de un an, nous passions tout à coup à trois … facile, puisque j’avais donné mon accord, je ne pouvais pas faire marche arrière, et il me semblait clair qu’il partirait coûte que coûte.
C’est là que j’ai compris à quel point le départ allait être différent, et c’est là que mon sac à dos s’est chargé de toutes mes peurs, de tous mes doutes, de toutes mes craintes, mes frustrations, mes tristesses, et aussi mes joies, mes envies, mon excitation, et mon envie d’aller de l’avant.
Très clairement, nous n’avions pas le même tempo, ni le même état d’esprit.
Lui focalisait sur le projet « départ », l’après, le « mettre en route », il vivait déjà clairement dans le futur, alors que je vivais tout en même temps, ici et maintenant, le présent et le futur, avec une richesse émotionnelle incroyable et infinie, et surtout fatigante.
Pourtant tout le monde le dit : soyez clairs sur vos objectifs, vos moyens, vos timings, vos outils, vos étapes, etc … mais peu de personne nous disent : soyez à l’écoute de ce qui est important pour votre partenaire, assurez-vous que l’ensemble de l’équipage est ok avec les plans proposés, assurez-vous que chacun ait le droit à la parole, la place accueillante et la qualité d’écoute nécessaire pour livrer ce qui est profondément enfoui au fond de chacun : quel que soit votre projet, soyez certains d’avoir le « buy in » des personnes impactées par votre projet.
Pour nous, notre projet se menait clairement sur deux front principaux et complémentaires ;
de son côté, mon capitaine préparait le départ : s’occuper de trouver le bateau, commencer le tour du monde de manière virtuelle pour voir où nous pourrions naviguer, imaginer le rythme de nos avancées (ça ne va pas vite un bateau à voile … en gros on fait du 10km/heure … en une journée on rallie difficilement Lausanne depuis Genève … et là, nous partions pour des milliers de milles nautiques … ), gérer les aspects techniques (moyens de communication, autorisations, etc..), ses journées étaient dédiées à ce projet, en avant, à la découverte, à la planification des navigations futures. Mais le présent l’occupait très peu.
De mon côté, je préparais notre départ en réalisant tout ce que nous allions quitter, tout ce à quoi nous devions choisir de renoncer, et pas toujours de gaité de cœur : quitter nos enfants, renoncer à poursuivre le développement de mes activités professionnelles que je venais de lancer, quitter un travail que j’aimais, vider notre maison, faire le tri dans 25 ans de vie commune pour n’en garder que 3 mètres cubes, dire au-revoir à mes collègues à mon réseau que j’avais tissé durant ma carrière, quitter ma tribu, …
et oui bien sûr, il y avait la réjouissance de pouvoir découvrir autre chose, un autre rythme, un autre monde, …mais le melting pot intérieur émotionnel était trop bousculé pour que les larmes n’habillent pas régulièrement mon sourire. Bien évidemment, avec un “regard arrière” toutes ces expériences nous ont apporté leur lot de bonheurs, d’immenses joies, de jubilations indescriptibles tant ce que nous vivons est fort, et nous avons à ce jour aucun regret, bien au contraire.
Mais sur le moment, mes questions étaient nombreuses : comment imaginer traverser l’Atlantique (entre 10 et 21 jours selon la route choisie) alors que notre navigation la plus longue nous avait mené en Corse (24h) ?
comment faire s’il arrive quelque chose à nos enfants, une urgence vitale, et qu’on n’est pas joignables ? comment maintenir un lien de qualité en étant à distance ?
comment gérer le bateau si le capitaine tombe à l’eau ?
comment nous recoudre si on se blesse sérieusement ?
comment gérer l’accostage à un cargo si on doit évacuer le bateau ?
Mes peurs étaient très variées : ma peur de l’eau m’empêche de plonger en eaux troubles, comment faire si nous devons faire des réparations sous le bateau en plein Atlantique ?
ma peur de la mort : combien de temps et comment survit-on dans un radeau de survie ?
ma peur de manquer me fait angoisser à propos de la possibilité d’acheter à manger en route …
ma peur de ne pas savoir comment va réagir le bateau dans une mer déchaînée me retient à terre …
ma peur de ne pas tout savoir m’immobilise …
ma peur de l’abandon m’empêche d’oser dire non …
ma peur de ne pas savoir suffisamment bien faire m’empêche de faire …
ma peur de paraître ridicule m’empêche de faire …
ma peur de perdre le lien avec nos enfants ..
ma culpabilité d’être une maman abandonnante … la liste est longue !
Mes doutes aussi … comment vit-on 24h sur 24, 7 jours sur 7, dans le même espace, aussi restreint ?
est-ce qu’on va se supporter longtemps ?
est-ce que si on part, on pourra revenir ?
est-ce que c’est une bonne idée de partir loin avant que nos enfants aient quitté la maison ?
est-ce qu’ils vont nous en vouloir toute leur vie ?
Et bien évidemment, il n’était pas possible de répondre à tous ces points d’interrogation ; … et le chemin nous a montré que tout est possible, gérable, faisable, un pas après l’autre, et que bien souvent, les réponses arrivent d’elles-mêmes au moment où on est prêts à les entendre. Et puis bien sûr aussi, les expériences positives rencontrées nous ont convaincu que nous étions sur la bonne route.
On a décidé de s’outiller correctement pour mettre toutes les chances de notre côté, et faire taire un maximum de peurs :
On a appris : on a pris des cours en tout genre : en plus du permis de mer hauturier et du permis de radiophoniste, on a pris des cours de mécanique, électricité, et médecine en situation d’urgence, plus encore des cours de manœuvres de secours.
On a réseauté : on a lu, on a rencontré, on a discuté, on a échangé avec des personnes qui avaient un programme similaire au nôtre, on a pris contact via les différents réseaux avec des gens à l’autre bout du monde pour avoir des infos sur cet autre bout du monde, …
On a fait un budget : on a rêvé, listé des options, on a fait des choix et renoncé à certaines options
On a défini un planning de navigation pour se mettre un peu plus en pratique ensemble. J’ai fait des stages seule de mon côté, pour m’affranchir de mon capitaine et gagner en confiance
On a fait un retro-planning : qui quoi quand où … ? en mettant le focus sur les derniers moments que nous allions partager avec nos enfants et nos proches, pour vivre pleinement ces moments, les savourer jusqu’à la dernière miette
On a adapté le planning plusieurs fois, en fonction des impératifs et des imprévus. On a aussi appris à aller au rythme du plus lent et du plus faible (un peu toujours moi en l’occurrence, haha) sinon on risquait de tout faire échouer.
On a géré ce projet comme n’importe quel autre projet, parce qu’on n’aurait pas pu partir le 3 aout 2018 si on avait simplement continué à rêver.
On est donc parti en été 2018 du Sud de la France, on a navigué tranquillement de la Méditerranée jusqu’aux Canaries en prenant le temps de les visiter, puis départ en mars depuis le Cap Vert pour la TransAtlantique en mettant le cap sur le Brésil avec notre première grosse étape : 10 jours de pleine mer.
Nous avons ensuite longé et visité une partie du Brésil, puis Uruguay et Argentine pour arriver à Ushuaia en février 2020.
On a fait le tour du Cap Horn, puis on est allé se balader dans les canaux de Patagonie pendant 4 mois, sans croiser qui que ce soit, et en touchant terre 1 x par mois pour faire les approvisionnements.
Covid a fait son entrée dans le monde, et a paralysé tout le trafic ; nous avons juste eu le temps de rentrer en Suisse depuis le Chili pour nous y confiner pendant 9 mois avec nos familles.
Retour au Chili en janvier 2021, pour partir sur la Polynésie, avec cette fois 35 jours de pleine mer.
On a profité de deux saisons dans l’immensité polynésienne, en général dans des lieux quasi inhabités.
En mai 2023 on filera des Marquises à Hawai en 15 jours, puis 3 semaines après rebelote de Hawaï en Alaska, où nous passerons l’été et l’automne, au froid, dans les immensités bleues, blanches et vertes, en compagnies des ours, des saumons et des baleines.
Durant ces dernières années, on a évidemment énormément profité et savouré, et on a aussi appris.
Appris à se connaître, soi et l’autre, appris à se faire confiance autrement, appris à vivre à distance, appris à lâcher-prise (je commence à dire que je commence à savoir faire, après 5 ans sur l’eau), appris à composer avec ce qui est et cesser de toujours vouloir autre chose, appris ce qui nous nourrit, ce qui nous unit, ce qui nous divise, appris à s’écouter, appris à se découvrir et sortir des sentiers battus, …
Et puis le voyage nous a aussi permis de voir les choses sous d’autres angles, et on a désappris ce que nous tenions pour la vérité vraie et unique, désappris nos réflexes d’Helvètes nantis parce que oui, on est immensément privilégiés en Suisse !
Avec le Cap Horn et ces navigations, j’ai gagné un anneau d’or à l’oreille gauche, et surtout quelques grammes supplémentaires de confiance, d’agilité, d’humilité, de lâcher-prise, d’adaptabilité, de capacité à me dépasser et à me renouveler … beaucoup de compétences utiles dans le monde professionnel !
A mon niveau, l’heure est à la définition d’un projet professionnel que je puisse faire vivre en présentiel en Suisse selon les besoins des clients, et en distanciel quand nous serons en navigation, puisque nous n’avons pas fini de sillonner les eaux qui nous attirent, et que d’autres rêves attendent de voir le jour.
Vous voyez, il y a beaucoup de lien entre le monde d’un rêve à concrétiser, et la vie « réelle » à terre lorsque l’on est en chemin dans une transition professionnelle, … et là où nos peurs peuvent nous paralyser, le fait de pouvoir les identifier et les verbaliser permet de diminuer leur nuisance, et les petits pas que nous faisons chaque jour dans la matière nous permettent de dessiner des solutions pour avancer plus sereinement vers notre futur, vers une réalité plaisante et souriante.
Belle route à vous.
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