Ohlala Rio … qu’en dire … ?!? il y a tellement de choses à voir, à faire, à y découvrir, à y déguster, visiter, écouter, humer … par quoi commencer ? Cette ville flanquée de collines à la végétation luxuriante et aux longues plages de sable blond, porte le petit nom de « Cidade Maravilhosa », la ville merveilleuse …

Pour commencer, on a choisi la marina de Charitas, en dehors de la ville, en face de Rio, pour y laisser le bateau pendant nos balades, car Rio n’est pas abordable (soit tu paies horriblement cher -du coup moins de pépettes pour les activités en ville- soit tu dois être membre de la marina, ou invité par un membre de la marina) comme beaucoup d’autres villes brésiliennes. Nous étions donc tributaires des ferryboats, des Uber, des taxis et des bus ; les vélos sont de sortie seulement pendant la journée, et on a découvert que tous les ferryboats n’acceptaient pas les vélos, ce qui nous a valu de jolies longues balades pour aller à Rio 😊

Pour aborder la ville, si grande, si vaste, on s’est offert le premier jour les services d’un guide et de sa voiture, qui nous a baladé de lieux intéressants en points de vue fabuleux, hors des sentiers battus et loin de tout ce qui est abordable facilement pour les touristes lambda. C’était idéal ! Notre guide Stéphane est un Français installé depuis 23 ans au Brésil, il connait Rio comme sa poche et peut répondre à toutes nos questions, tout en nous racontant l’histoire de la ville, des lieux, c’est un vrai plaisir !

Il nous présente les quartiers en nous menant aux différents édifices importants, nous faisant humer l’atmosphère de chaque coin en se baladant à pieds, puis nous laisse visiter une église, ou la cathédrale ou encore un autre lieu pendant qu’il va récupérer la voiture pour nous emmener dans un autre quartier. Rio est tellement vaste que ses 4 roues ne sont pas du luxe, et nous permettent vraiment d’avoir un bel aperçu des fronts de mer. 50 km de côte pour cette ville de 1260 km2 et ses 6 millions d’habitants … Stéphane et sa voiture nous permettent de nous échapper facilement de la ville pour nous retrouver dans le parc national de Tijuca, véritable jungle au cœur de la ville. De là, on peut admirer un panorama fantastique, le Pain de Sucre à nos pieds, et le Christ Rédempteur à notre hauteur, sur la droite, surplombant les plages de Copacabana et d’Ipanema, la ville gigantesque, ses buildings modernes s’élevant haut dans le ciel, bordés par les nombreuses favelas.

Après cette première journée avec Stéphane, nous passons les deux suivantes à visiter Rio en vélo, puis une deuxième journée avec Stéphane en compagnie de André et Béatrice pour visiter d’autres lieux sympathiques et profiter à nouveau de la voiture pour rejoindre des points de vue magnifiques.

On s’est baladé avec régal, délice, curiosité et yeux grands ouverts, et comme on ne va pas tout vous raconté, voilà les lieux qui nous ont touchés.

Le café Colombo, lieu institutionnel cariaocais, où les nobles à jabot et les belles à chapeau se retrouvaient pour parler affaires. On venait pour voir et y être vu, pour goûter une pâtisserie ou boire un excellent café. La particularité de ce lieu : ses immenses miroirs transportés par bateau depuis l’Europe, pour venir habiller les murs comme dans les grandes brasseries parisiennes.

Le Grand Théâtre municipal, qu’on a vu que de l’extérieur, car une seule visite guidée par jour, et pas une priorité pour nous …

La nouvelle cathédrale. Ahhh la nouvelle cathédrale … in-cro-yable !!! Stéphane nous y amène à pieds, après un slalom entre buildings dans le quartier des affaires. Après Buzios et le Cabo Frio, Rio nous donne le vertige ! Les immeubles aux façades de vitres s’élancent les uns par-dessus les autres, offrant des perspectives qui donnent le tournis et qui nous donne une idée de la démesure de cette ville. Ou plutôt simplement de la mesure de cette ville. Car pour nous, « petits » européens, et plus particulièrement pour moi qui n’ai jamais vécu dans une grande ville, Rio est à la mesure de son pays … grande, immense, étendue. Donc Stéphane nous balade dans la forêt de building, puis nous laisse poursuivre à pieds, en nous disant … « vous continuez tout droit, dans 300m vous tournez à gauche, vous ne pourrez pas la manquer » … ok ?!? moi je cherche des flèches le nez en l’air, des clochers, des petits anges et des statues grandioses qui dépasseraient les immeubles environnants .. eh bien non ! on se retrouve face à un cône de béton brut, devant lequel se dresse un portique avec 2 cloches, rien de spectaculaire jusqu’à ce que je réalise que c’est « ça » la cathédrale !!! Ce cône immense, lourd, imposant, sans finesse. Tellement à l’encontre de toutes les architectures ecclésiastiques vues en Europ et ailleurs ! Et une fois entrés, une fois passé la porte (il n’y en a pas d’ailleurs, c’est juste une très grande ouverture rectangulaire) on entre dans un lieu feutré, à taille humaine, accueillant, enveloppant, relativement humble et peu décoré. Quatre splendides vitraux laissent passer la lumière, tout comme la façade alvéolée. Au sommet du cône, une croix vitrée en communication directe avec les cieux. Les orgues, toutes petites dans cette immensité, semblent perdues au-dessus d’un cube de béton. Les bancs de bois donnent une touche de chaleur dans tout ce gris, et surtout la lumière qui inonde la cathédrale change de couleur au fil du jour, sensible au jeu des nuages dans le soleil. Je la trouve majestueuse dans sa simplicité, étonnante dans sa singularité, accueillante malgré son immensité.

L’Eglise baroque de la Candelaria … joyaux de l’époque, mais comment dire, après la cathédrale … néoclassique, périodes baroque et Renaissance s’y croisent, elle est plus … évidente. Et serait l’une des plus opulentes du Brésil impérial.

Le Sambodrome, curieuse construction dessinée par Oscar Niemeyer. Une arène rectiligne de 1km de long, enfin, deux gradins qui se font face, et entre lesquels viennent défiler les différentes écoles de samba pendant le carnaval, pour concourir et obtenir la couronne de l’année. Le concours y est prisé, les places onéreuses, et le spectacle grandiose parait-il, quand les chars défilent et que les danseurs costumés et endiablés entament leurs chorégraphies au son des camions-beat-box, qui déversent les mélodies créées chaque année pour le nouveau carnaval. Une autre manière de vivre ce moment fort de l’année, et qui est un sincère et profond engagement pour les Cariocas. Lorsque nous y passons, le lieu est désert … les écoles sont au repos quelques mois avant de se préparer dès le mois d’aout pour mars 2020.

Le fameux stade de la Maraceña, on en fait seulement le tour, pour dire « on l’a vu » 😊 on n’est pas foot, ni l’un ni l’autre, ça ne nous parle pas. D’ailleurs, même pas une photo 😊

Le quartier de Sainte Thérèse, présenté comme un petit Montmartre, avec ses peintres et ses artistes, ses petits bistrots sympas et un plutôt alternatifs. Là aussi la voiture est bienvenue, car c’est dans les hauteurs de la ville, et on traverse des lieux pas tout sympas pour y arriver. On longe des favelas émergeant de cette jungle, de ces favelas émergent des tas d’ordures et des bennes de poubelles débordantes, et de ces poubelles émergent des … cochons !! tout rose, en liberté, ils fouillent et farfouillent, boulottent tout ce qu’ils trouvent, puis rentrent à la favela pour y être à leur tour mangés …

Le Belvédère de Donna Marta, surplombant la favela « de Mickael Jackson » … notre premier coup d’œil de Rio vu d’en haut … impressionnant, magnifique, grandiose. Le relief très particulier de cette région du Brésil la rend très attirante, très belle à regarder, pleine de surprises rebondissant de morros en morros. La météo est super favorable, pas de nuages à l’horizon, un bleu azur nous accompagne là-haut, c’est splendide !!

Les escaliers Selarón, ah ces fameux escaliers .. 215 marches recouvertes de mosaïque par l’artiste Jorge Selarón en hommage aux peuples brésiliens. C’est un peu comme le parc Güll à Barcelone, c’est un espace tout petit, bohème, plein de touristes qui prennent la pose, c’est super coloré, on a envie d’y flâner et de regarder chaque marche, l’une après l’autre, de regarder chacune des catelles qui composent cette œuvre bigarrée.

Ce qui est magnifique je trouve au Brésil, c’est cette inventivité qu’ont les brésiliens à créer un petit business personnel à partir de tout, pour tenter d’améliorer le quotidien. Et dans ces escaliers, c’est l’espace rêvé : derrière chaque fenêtre, derrière chaque porte, à l’intérieur de chaque petite courette, on trouve un marchand de glace, de souvenirs, de boissons, un artiste qui propose de vous croquer, des représentations variées de ces escaliers …

Les plages de Copacabana et Ipanema. On y a cherché la raison des mythes … oui il y a du sable, oui les plages sont longues, oui elles sont bordées de petits bistrots où se rafraîchir, oui on y fait son jogging le dimanche matin, oui on y joue au beach-volley et au tennis de sable, oui on le fait en minibikini, oui on aime son corps au Brésil et ici on le montre bien, mais rien de tout ça ne nous a vraiment parlé ni séduit. Bon, je suis peut-être un peu sévère, Ipanema est une belle plage, c’est vrai, l’eau semble y être assez claire. Mais il y a teeeeeeeellement de monde dans les quelques mètres baignables ….

Le quartier de Leblond et ses gourmandises françaises !!! Ça vous fait rire ? ahhhhh c’était tellement bon !!! on est tombé par hasard sur une boulangerie tenue par un français, du vrai pain, du bon pain, croustillant, frais, goûtu, charnu, du vrai quoi ! ohhhh le régal 😊 je me serais damnée pour y retourner le lendemain, mais c’était à 2h du bateau … Et puis à côté de cette boulangerie, un petit bistrot qui ne payait pas de mine de l’extérieur, car tout était à l’intérieur ! Une carte à la française, des vins français (on s’est régalé d’un blanc cévenol délicieux), une cuisine fine et délicate, des mots qu’on connaissait, des goûts qu’on retrouvait, on y serait bien restés pour le repas du soir, haha, trop trop bon ! Rien que pour la cuisine gourmande et gourmette, on se réjouit de notre séjour cet été en Europe ! oui, on est gourmands et on l’assume !!

A part ça, le quartier de Leblond, c’est super joli. De grands arbres bordent les rues barrées d’immeubles de 5 à 7 étages, du coup il y fait frais, des perruches et des perroquets habitent sur place, c’est calme et tranquille, on est loin de l’agitation du centre business de Rio. Et comme c’est à côté de la plage, il n’est pas rare de croiser un surfeur les pieds pleins de sable, et beaucoup de cariocas en maillot de bain.

L’incroyable couvent de Saint Benoit. De l’extérieur ce monastère est très austère. Bâtiment blanc et très brut, fenêtres encadrées de gris foncé, pas de décorations. Et dès qu’on passe le seuil, on est submergés, totalement immergés dans un monde d’or, de boiseries précieuses et de lumières. Un décorum riche et lourd, imposant, pas très souriant ; on sent ici le besoin d’asseoir sa puissance, d’étendre son pouvoir.

Le quartier de Urca, à dimension tout à fait humaine, petites maisons et petits immeubles, quartier un peu hors du temps lui aussi, tout est un peu suranné, décati ; les pêcheurs y attrapent le repas du soir pendant que les touristes flânent au pied du Pain de Sucre, face à l’une des jolies anses de la baie de Rio.

La favela de Donna Marta (rendue célèbre par Mickael Jackson)… On n’était pas chauds du tout pour y aller. Pas à l’aise avec l’idée de faire du tourisme de « voyeurs » ou du tourisme de la pauvreté, sans savoir à quoi s’attendre. Stéphane nous explique que cela n’est pas du tout perçu de cette manière par les habitants de cette favela, aujourd’hui c’est monnaie courante que les touristes arpentent les escaliers de ce quartier défavorisé. « On passe devant » nous dit-il, « on peut essayer quelques mètres et si vous ne le sentez pas, on revient à la voiture ». « Videz vos poches, ne prenez rien avec vous, pas de bijoux ni d’appareils photos » … on se lance, un peu réticents encore, et puis on grimpe. Des marches, plus que des escaliers. On longe un entremêlage de bois, de briques, de béton, de tôles, dans tous les sens, soutenant un baquet par-ci, abritant une mini-ruelle par-là, des paquets de fils électriques raccordés à la sauvage, des égouts à ciel ouvert et les odeurs qui vont de pair, un dénivelé qui fait que tout descend dans tous les cas, des jeunes revenant de l’école qui tendent la main, et un ado qui se balade avec sa mitraillette à la main … il protège son quartier, et impose sa loi … non, vraiment pas à l’aise dans cet endroit, on n’y reste pas !!

Le Parc Lage, au pied du parc national de Tijuca ; un immense espace privé, niché au pied de cette incroyable jungle urbaine ; on y trouve un joli bassin intérieur, au cœur de vieilles bâtisses où est établie une école d’arts visuels. Magnifique cadre favorisant la créativité dans un espace incroyable, hors du temps, loin de tout. Les palmiers royaux jouent avec les eucalyptus, la forêt mata Atlantica est bien représentée ici aussi.

Stéphane nous fait profiter de sa voiture aussi pour grimper dans les collines, admirer Rio sous différents angles.  On passe par le point de vue « Vue chinoise » et la « Table de l’Empereur » où je ne sais plus quel grand seigneur aimait venir pic-niquer au frais en altitude … Une immmmmmmense table de pierre trône au milieu de l’aire de pic-nic, on imagine le faste qui pouvait être amené ici à force de bras, de jambes solides et de chevaux empaquetés.

Le Pain de Sucre à la tombée du jour, c’est presque par hasard qu’on y est au bon moment … presque un poil trop tard, mais on assiste au « réveil de la nuit » à Rio depuis les terrasses perchées là-haut, et c’est assez magique de voir toutes ces lumières s’allumer les unes après les autres, de découvrir tout un quartier qui sort de l’ombre, de réaliser qu’ici il y a un parc, là il yMusee a la forêt de buildings, là-bas s’étend encore la ville, loin, à perte de vue, au-delà de la lagune et de la baie … Là on a vraiment envie de rester des heures, happés par cette splendeur.

Le musée d’Amanha, magnifique architecture futuriste avec son exposition dédiée au monde de demain, et  « comment nourrir ce monde futur » avec toutes les problématiques liées à la surpopulation, à la surexploitation des ressources, et tous les défis que cela représente. Belle scénographie et magnifiques images.

Et puis bien sûr, le Christ Rédempteur où nous sommes montés avec le petit funiculaire. Tentés de le faire à pied, l’ascension nous aurait bien pris 4-5 heures vu notre forme. Et comme on voulait le voir le matin pour des questions de lumière, on a préféré un moyen de locomotion plus facile. Arrivés là-haut, à nouveau on en a le souffle coupé. La vue est splendide, bien sûr, mais lui … un visage si beau, si doux, si serein, accueillant, paisible… tout ça en 38 mètres de haut et en béton, c’est remarquable. Les moules du visage (4 mètres !!) ont été réalisés en France par Paul Landowski, ainsi que ses mains, et tout le reste a été conçu sur place.

Lors de notre visite, le vent souffle en altitude, et les nuages jouent avec son visage, cela rajoute au mystère du lieu, à la légèreté de la réalisation, à l’intensité du moment. On se croirait au royaume des anges … On a même assisté en direct à une demande en mariage aux pieds du Christ, c’était super émouvant !

On pourrait en raconter plus, vous en montrer plus, mais c’est déjà pas mal pour ce bout de voyage, et puis on aurait dû aussi s’arrêter plus longuement pour aller visiter Rio de nuit, descendre dans quelques bars ou boites de nuit où danser dans les vibrations de ces sons enchanteurs … mais comme toujours pendant notre voyage, on fait des choix. Et chaque choix a au moins deux facettes : décider de découvrir ceci, cette petite ruelle sur la droite, ce qui est aussi un renoncement, ne pas découvrir cette petite place sur la gauche … et ça c’est toute l’histoire de notre voyage !!! la difficulté de choisir … de décider et de renoncer.

Donc Rio, venez-y, c’est vraiment une ville merveilleuse, elle porte bien son nom, elle est au cœur d’une région où il y a mille choses à découvrir, j’y reviendrais bien. Plus tard.

Bisous bisous à vous tous, et à tout bientôt !!

3 comments

  1. Quel plaisir de redécouvrir cette ville (que j’ai visitée il y a… 22 ans !) dans vos traces ! Merci pour tout ! ❤️

  2. Ah oui, magnifique ville, magnifiques ballades et reportage. Très belles photos, vous nous donnez sacrément envie de visiter. Il faut dire que la topographie est incroyable, quel lieu! Vivant, varié, multiple, on doit pouvoir y passer un mois facile! Merci de cette découverte!

  3. Quelle belle manière de nous replonger dans ce royaume des paradoxes, Rio est une étrange ville aux contrastes parfois violents, merci de nous la faire apprécier avec vos yeux !

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