El Hierro, ile de fer, en forme de fer à cheval ouvert sur le grand ouest, la plus australe et occidentale des Canaries, réputée comme la plus sauvage et la plus authentique. 11’000 Herrenos habitent ces maisons de brique peintes de toutes les couleurs, drôles de couleurs d’ailleurs, toujours une idée terreuse dans les peintures, peu de maisons en pierres (pourtant il y en a à profusion sur toute la superficie de l’ile), maisons basses, un étage voire deux, rarement plus, pas de toits en pente mais des toits-terrasses, des petites fenêtres, pas de volets, en ville agglutinées les unes aux autres, dans les campagnes chacune sur son terrain avec un lopin de terre d’où sort un arbre, un cactus, un petit bout de jardin. Ile en forme de fer à cheval, roche roche roche et sable au niveau de l’eau, végétation rase au niveau 1, forêts de pin et de sapin au niveau 2 (pas d’eucalyptus ici, mais des lauriers aussi, des buissons en tout genre, et le plus surprenant : des arbres en fleur, partout ! Des fruitiers roses, blancs, des buissons sauvages dorés, …. ), prairies et valons verts au niveau 3 avec hauts plateaux dignes de l’arc jurassien, quelques vaches, chèvres, moutons et chevaux paissent de-ci de-là, entre les murets de pierres sèches qui courent partout. Le tout dans tous les tons de bruns, de terre, de taupe, de beige, de gris, la végétation entre le vert amande et le vert sapin, le vert brun et le vert gazon anglais. L’intérieur du fer à cheval est une généreuse et large baie incurvée bordée de falaises gigantesques, pentes vertes et moussues alternées par des pierriers gigantesques, la plaine est le lieu des cultures bien protégées par ces charmantes toiles de plastique, et la côte ourlée de piscines naturelles, où les insulaires viennent barbotter ou se faire balloter par les flots en furie. Le courant est fort au bord de l’île, les bassins sont à débordement (et inondations) constants.

les intérieurs …

la capitale Valverde … 

les extérieurs … 

El Hierro, ile du Méridien, limite du monde connu au temps de Sieur Colomb, méridien « zéro » d’origine de 1634 à 1884. Le phare de la Orchilla pointe fièrement le ciel à l’ouest de l’ile, c’était le bout du monde, le bout d’un monde … Il n’y a rien là-bas. La roche, les champs de lave, les champs de menhirs canariens, la poussière, les collines et les successions de petits volcans, puis l’eau, à perte de vue. Un môle … tu parles d’un môle … la dernière mini-digue en pierres locales avec ses deux bouées de sauvetage jaunes accrochées à leur croix de bois. Un plongeoir sur l’Atlantique. Le dernier avant le continent américain pour ceux qui veulent suivre le soleil à la nage.

Ile sauvage, assez sauvage oui, mais qu’il fait bon s’y balader ! On se sent bien partout dans sa nature. Le silence est riche, plein. Le vent siffle dans les oreilles, chante dans les herbes, la mer bat la côte et la heurte à coups de buttoirs incessants qui martèlent la roche, et son écho se propage loin, très loin, porté par le vent jusqu’au-delà des falaises … même quand on ne voit pas la mer, on l’entend.

et les paysages volcaniques … 

On a habité un tout petit port où il n’y a rien. Le port de la Estaca. Hier soir nous étions 3 voiliers à l’abri, ce matin, le soleil à peine levé, nous sommes déjà seuls … C’est le début d’autre chose, le début d’une vie beaucoup plus sur le bateau et moins à terre. D’ailleurs Myriades est prêt ! on lui a frotté la coque hier après-midi, pour le débarrasser de sa verdure inadéquate pour une bonne navigation, on lui a collé l’annexe sur le pont pour avoir un accès plus facile à la mer pendant notre traversée (il faut pouvoir aller vider les poissons au cul du bateau, et puis se baigner peut-être aussi ?!?), on a préparé quelques petits plats d’avance pour les moments où la mer sera trop agitée pour cuisiner, bidonné les derniers 60 litres de gazoil (Hervé est monté les chercher en 3 allers-retours à la ville de Valverde, puisqu’il n’y a pas de pompe au port), fini de peindre les planches auxquelles sont attachés les bidons … Ca y est ! on met les voiles cette fois, pour de bon. 5 à 6 jours de navigation nous séparent de l’Ile de Sal au Cap Vert. Descente tout droit au sud, avec un vent qui nous viendra de l’arrière, et qui devrait être plutôt doux avec nous … Croisons les doigts et … on verra bien !

On vous embrasse et on se réjouit de vous raconter la suite 😊

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