Alors, cette fin de 2018 ?

Salut vous toutes et tous qui nous suivez de près et de loin 😊

B’en voilà, 2018 a tiré sa révérence, et avec elle, la fin de notre première partie de voyage en terres « inconnues » mais néanmoins très abordables, européennes et proches de ce que nous connaissions déjà, et en tout cas très peu éloignées culturellement de notre berceau méditerranéen.

Réellement partis depuis Barcelone fin aout, nous nous sommes baladés jusqu’aux Canaries en attendant de “rentrer” à Noel pour retrouver nos proches.  Relativement peu de kilomètres parcourus ces premiers mois, on a cherché notre rythme, on s’est observé, on a appris, on n’a pas encore trouvé réponse à toutes nos questions (en tout cas pas à toutes les miennes, mais vous me connaissez …  ) et en tout cas une chose est sûre : on a aimé ces premiers mois, et on rempile pour les prochains avec grand plaisir !

A ce jour, j’ai envie de dire peu de découvertes majeures, peu de situations inconfortables nous expulsant hors de notre zone de confort, pas de mise en danger particulière, mais par contre la rencontre de très beaux territoires, des paysages splendides et tellement variés, la confiance renforcée dans le bateau et dans l’équipage, des apprentissages à tout niveau dans plein de domaines différents (personnel, interpersonnel, technique, linguistique, marin, alimentaire, géographique …), des amitiés qui se nouent, des rencontres de personnes de tout horizon, des plans, des envies et des réflexions qui évoluent au fil des rencontres, … c’était riche, intense, varié, plaisant, lumineux, mouillé, venteux, calme, apaisant, fascinant, répétitif, parfois à voile parfois à moteur, dans la joie, absorbant, gourmand, rigolo, rageant, culturel, en vélo, joyeux, nouveau, nostalgique, dans la bonne humeur, montagneux, plat, en voiture, dedans, dehors, au vert, au bleu, frustrant, dans le bleu, sous les cieux étoilés, exaltant, dans les grains sous les nuages, au soleil levant, dans les larmes, dans la douceur du soleil couchant, dans la confiance, c’est devenu un quotidien fait de mille choses variées et de routine, c’est devenu notre maison et notre terrain de jeu, c’est chaque jour différent, c’est être ouvert à ce que la vie nous apporte, c’est devenir flexible et déterminé à la fois, c’est apprendre à décider vite et à écouter ce qui est important, là maintenant, c’est apprendre à définir sa place et la remettre en question régulièrement, c’est être à l’écoute de son propre besoin tout comme celui de l’équilibre du duo, et ça c’est comme les vagues, c’est comme la vie, c’est précaire l’équilibre et ça se redéfinit sans cesse, c’est rêver beaucoup, c’est se laisser happer par l’infinité de la mer pendant les navigations, c’est penser à nos enfants à notre famille à nos amis très souvent, c’est se laisser surprendre par une journée qui passe si vite, c’est apprendre la patience et le temps qui passe à des rythmes totalement variables selon le jour et le contexte, c’est penser à nos enfants à nouveau, ce n’est pas lire pendant des heures, ce n’est pas se baigner chaque jour (8 fois peut-être depuis le début de notre voyage !), ce n’est pas passer d’un apéro à un autre, c’est chercher (et trouver !) la quincaillerie chaque fois qu’on arrive au port, c’est faire le tour d’une nouvelle ville ou d’un tout petit bled, c’est vouloir partir à droite et finalement prendre à gauche, c’est chercher des légumes (introuvables) sur la carte du restaurant, c’est encore et toujours rouler en sens interdit en vélo (non, on ne s’améliore pas, allez savoir pourquoi), c’est aller à la rencontre de ce qui est à découvrir (moi) et où manger (Hervé), je blague mais pas tant que ça, c’est observer tous les mouvements au port et se marrer, c’est chercher où s’amarrer (c’est vachement mieux 50m plus loin) c’est pester contre ces capitaineries qui ne répondent pas à nos demandes, c’est faire et refaire le trajet suivant, c’est étudier les cartes et la météo, c’est guetter le bon moment, c’est râler quand un poisson hameçonné repart avec un nouveau piercing (au lieu de venir garnir notre assiette), c’est se réjouir quand on a enfin attrapé une petite dorade coryphène, c’est goûter la splendeur d’une fin de journée où la température est idéale, les lumières intenses, le vent au juste tempo, c’est préparer les repas d’avance pour les navigations et les quarts de nuit, c’est ranger le bateau de fond en comble (enfin, des cales au pont) avant chaque navigation (oui, avant chaque navigation, même si c’est pour faire 5 miles), c’est râler encore et encore à cause de ces p……de problèmes électriques et moteur, c’est refaire et redéfaire les rangements dans les coffres, c’est procrastiner à fond pour tout ce qui n’est pas plaisant, c’est profiter de chaque instant dehors quand le soleil est là, c’est savourer le plaisir de faire ça tous les deux, ensemble, tout le temps, c’est pas lourd et ça se passe super bien, même si quelques fois on met plus d’eau dans notre verre que de vin (ou plus de citron dans le rhum, ou moins de sucre), on apprend, on s’en réjouit et on se régale.

Si je reprends notre parcours, voilà nos perles de ce bout de route :

• Barcelone et sa cathédrale (non non, j’ai beau avoir 48 ans, je ne l’avais pas encore vue cette Sagrada …)
• Minorque, doux mélange entre la Méditerranée et l’Atlantique, accueillante, sauvage et préservée, douce à vélo et belle en bateau
• Majorque, à peine effleurée, on y reviendra ! ça doit être un paradis pour les cyclistes-marins cette île-là !!
• Ibizza et sa vieille citadelle perchée tout-là-haut, guettant le couchant
• Formentera ? ses phares du bout du monde, et cette eau si cristalline !
• Tanger et son incroyable tension culturelle, les méandres de sa médina bleue, et cet homme qui se rendait à la mosquée dans sa djellabah crème, s’aidant de son bâton, avançant tranquillement au son des chahuts des enfants qui sortaient de l’école
• Rabat ? son oued débordant de la vie des pêcheurs, sa citadelle surplombant les flots, face à l’océan, plein ouest, debout, là depuis toujours, et les sourires accueillants de ses marins pêcheurs
• La traversée Rabat-Lanzarote et nos premiers « 3 nuits et 3 jours » tous seuls sur l’eau, on trouve enfin notre rythme quarts/veilles et mine de rien, le temps passe super vite sur l’eau comme ça … on s’occupe on s’affaire on ne fait rien on sieste on mange on veille on rêve on lit on re-dort on re-mange on re-veille … et hop on est déjà arrivé ! avec un moteur qui merdoie …
• Lanzarote … ô combien on l’aime celle-ci. Des rencontres très sympa au port, on recroise des familles que nous avions rencontré pendant nos formations ; flûte c’est bien dommage, ils montent tous sur les Antilles … sauf Emeline et Félix qui tailleront la même route que nous avec un peu d’avance … Lanzarote tellement aride et si riche, une variété lunaire et minérale, la palette du blanc au noir en passant par tous les ocres possibles, sables, terres, et par-ci par-là une feuille d’un vert très arrogant ou une goutte de turquoise rafraichissante, Lanzarote et César Manrique, ses volcans, ses vignes incroyables, ses déserts multiples, le jeu du ciel dans les bassins des salines
• Tenerife, moyen moyen, mais on retient La Orotava et la descente vertigineuse sur ce tout petit village : Garachico
• La Gomera, splendide dans son écrin de verdure et son authenticité, avec des possibilités de trecking infinies et des paysages splendides, et les odeurs qui te sautent à la figure quand tu déboules au marché local, fruits de la passion, mangues, tu marches le nez en l’air les narines grandes ouvertes avec un réel bonheur et la promesse d’un vrai plaisir gustatif à venir 
• Fuerteventura et sa lagune pour nos retrouvailles avec le kite, sa fabuleuse paella dans le bistrot des pêcheurs, son authenticité aussi, mais c’est vraiment la parente pauvre de Lanza …
• La Graciosa, petit ilot au nord de Lanzarote, sauvage et préservée, perle dans un écrin sauvage, soufflée par le vent et polie par les sables, baignée dans une eau limpide, lieu de retraite idéal pour les amoureux de nature brute, essentielle.

Voilà pour un premier bout de route. Nous sommes rentrés retrouver nos enfants et nos familles le temps des fêtes de fin d’année, serrer dans nos bras tous ceux qui nous manquent quand on est loin là-bas sur le bateau, parce que même si les communications ne sont pas coupées, que les téléphones sonnent, que les mails s’échangent et les photos aussi, rien ne vaut un bon gros câlin, des bras serrés autour des épaules, des regards pétillants plantés dans les yeux des autres, des sourires partagés, et du temps passé vécu partagé ensemble, avec des bisous par-ci par-là, dérobés ou généreusement échangés.

Nous venons de retrouver Myriades pour le prochain et vrai saut dans l’inconnu : nous hisserons les voiles fin janvier, direction le Cap Vert pour aller kiter dans l’eau chaude, savourer le temps qui passe sans montre en main, découvrir un morceau d’Afrique, nous laisser porter par les souvenirs musicaux de Césaria Evora, découvrir la vie locale à Sal puis à São Vicente, … et et et et après, eh b’en ça sera le grand saut, dans tous les sens du terme puisque là ce sera LA TDA  !!!  La Traversée De l’Atlantique … brrrrr … chouette … aïe … mmmmhhh … ouaip ?… génial … … … ça me semble encore tellement loin, et pourtant c’est si proche … j’ai de la peine à réaliser tout ce que ça veut dire, très honnêtement. Mais bon, ça sera après le carnaval de Mindelo, après quelques rhums bien envoyés derrière la cravate (ah mince, Hervé les a toutes jetées au feu !) pour y voir un peu plus clair 🙂 

Joyeux et beau début d’année à vous toutes et à vous tous, et que 2019 vous apporte l’opportunité de concrétiser vos rêves et vos envies ! On vous envoie plein de bisous, d’énergie marine et solaire et de joyeuses pensées colorées !!