A notre arrivée à Ténérife sud, on est obligé de rester au port à cause de notre moteur, et le port n’est pas terroche (au moment de publier notre récit, ça fait déjà 12 jours qu’on est là …). Pas de place aux pontons, on se retrouve à couple avec un gros bateau moteur (heureusement inoccupé) et rapidement un autre voilier vient se mettre à couple avec nous. On fait la connaissance d’un navigateur breton débrouillard qui a envie de sillonner le globe, et qui accueille à son bord des équipiers-pières qui rêvent comme lui, et qui en échange de quelques deniers et la force de leur jeune âge naviguent vers d’autres cieux en sa compagnie. Un peu allumé le bonhomme mais plein de bons conseils et surtout vraisemblablement un cœur en or. On met nos voyages en perspective : il a 50 jours devant lui pour rejoindre Ushuaïa, et nous un an … … … On est donc pris en sandwich pendant quelques jours, puis las d’être coincés à une mauvaise place sans pouvoir quitter le bateau, on fait des pieds et des mains à la capitainerie, un grand sourire, et hop, on obtient enfin une place « classique » avec pendilles, ce qui nous permet de partir visiter l’ile sereinement. J’en profite pour nous réserver un hôtel à l’exact opposé de notre port, pour qu’on puisse visiter tous les endroits charmants avec du temps, et puis aussi, comble du luxe et envie depuis quelques temps : prendre un bain chaud dans une baignoire, et avoir quelques mètres entre les murs de notre chambre, et un plafond loin du lit … c’est con, hein ? mais quel panard cette grande baignoire 😊
On visite Tenerife par quelques haltes.
Arrivée sur Garachico par les routes escarpées, on plonge sur la ville, littéralement. Depuis les sommets, on dégringole en direction de la baie où on découvre un petit bled charmant, qui était le cœur économique (port principal) de Tenerife avant les éruptions dévastatrices de 1705. Dans les coulées arrivant à l’eau, des piscines naturelles se sont créées, qui se remplissent et se vident avec les marées. Le jour de notre visite, la mer était trop formée et le courant trop important pour qu’on tente d’y tremper un doigt de pied …
On reprend la route, et on va visiter le village suivant, Icod de los vinos, où un arbre vieux de 800 ans attire le monde. On file après sur Puerto de la Cruz qui a un bord de mer aménagé par César Manrique (oui oui, vous avez bien compris, il transforme joliment tout ce qu’il touche en quelque chose de beau à voir, donc on y va), et qui est le second port actuel de l’ile. On y découvre une fois de plus une ville aménagée pour le tourisme, peu authentique et mal fagotée architecturalement. On ne s’y éternise pas, son charme n’est pas opérant sur nous, hormis quelques œuvres de street-art qui attrapent notre regard.
On se dirige vers La Orotava qui est notre halte pour la suite. On y a déniché un hôtel dans une ancienne maison privée de style mauresque (pourquoi une maison comme ça ici ? alors que tout est pétri de culture espagnole ?) pleine de charme. Petit restau sympa, et hop au dodo dans un lit qui ne bouge pas, entre des murs qui ont des vraies grandes fenêtres et des volets, une vue dégagée sur un village à terre, bien sympa comme escale. La ville a une réelle histoire, ça se sent. Les maisons ont du charme, la lumière y est belle, les constructions modernes sont bien intégrées dans le style local. C’est une ville construite dans une vallée qui a été créée par un grand glissement de terrain puis recouverte d’une immmmmense coulée de lave, la pente y est plutôt douce, mais certaines rues démentent ce que je viens d’écrire, ça monte dur !! Un joli petit bled, à nos yeux la seule ville de cette côte (nord-ouest) qui vaille la peine de s’y arrêter un moment.
San Cristobal de la Laguna, vieux cœur de ville historique sympa, grande ville qui rivalise avec Santa Cruz au niveau activité économique. La Laguna est située sur un plateau lui permettant d’allier la culture de la vigne aux autres cultures, au nord de l’ile donc pas mal arrosée par les pluies, végétation abondante contrairement au sud, les flancs des vallées avoisinantes sont bien verts. On est monté dans la tour de l’Eglise Mère de La Laguna (qui est l’église mère de l’ile) au moment où les cloches sonnaient !! un régal pour nos délicates oreilles, plutôt rigolo.
On fait une virée jusqu’à Santa Cruz aussi, pour voir à quoi ressemble la capitale de Tenerife, et profiter de visiter les ports et marinas où nous pourrons laisser le bateau quand nous rentrerons fêter Noel et famille et dire bonjour aux potes. De prime à bord, la ville n’est pas du tout attirante. Et puis lui rentrant un peu dedans, on découvre un vieux centre pas très grand mais plein de charmes. On ne visite pas longtemps puisqu’on pense y revenir, on veut garder des choses à découvrir si c’est là qu’on laisse Myriades en fin d’année.
Et puis on est aussi monté voir à quoi ressemblait le Teide, le plus haut volcan d’Europe (+ de 3700 m), et son cirque, ses cratères, ses champs de lave, ses plaines dévastées, ses richesses de relief et de matières, ses sables et ses couleurs incroyables : brun, ocre, rouge, jaune, vert, gris, noir, crème … C’est un paysage subjuguant, fascinant, mais j’ai trouvé le parc de volcans lanzarotiens beaucoup plus poétique, j’ai été plus sensible à son énergie et son atmosphère.
merci Mélanie pour cette visite de Tenerife et ta bonne plume . mille bisous
Quel plaisir de te lire. !
J adore On partage complètement votre aventure ,on est avec vous !
Merci et plein de bisous